quinoa a écrit : ceci-dit, d'après les éclaircissements de Rahan, on prend aussi conscience que la démarche de culture des landraces est différente de nos cultures "récréatives".
pour l'instant, bien que je meure d'envie de me faire une sélection sativa landrace spéciale indoor, je me vois mal avec 10 africaines de 2m de haut en flo dans mon placard de 1/2 m2, avec les sommets en train de cramer sous la HPS...
ce qui m'amène à une nouvelle question pour TeP et Rahan (et les autres, s'il y a des connaisseurs !) : comment gérer une petite culture de landraces, avec de fortes contraintes en terme de hauteur, à la fois de l'espace croissance, et aussi pour la flo ?
les techniques du sog ou du scrog sont-elles adéquates pour ces variétés ?
arrive-t-on à mener une sélection "légère" sur des caractères d'adaptation physique (taille, structure, stretch, par exemple) dans ces conditions très restricitves et très différentes du milieu naturel ?
++
portveil a écrit :Salut,
Question d'autant plus pertinente que DJ short précise clairement que certaines variétés, sorties de leur contexte ecologique, ne presentent que peu d'interets?
ça ca me turlupine aussi
Bon alors effectivement d'une part on peut pas faire mieux pour l'instant. C'est vrai que lorsque je vois des puristes dire qu'une landrace en indoor n'est pas préservée, ça me fait un peu hurler, notamment pour les problèmes de l'outdoor dont on a parlé plus tôt dans le topic. Il est certain que la souche serait mieux chez elle, mais c'est bien parce qu'il y a destruction du "chez elle" qu'on se retrouve à la reproduire sous hps ou en outdoor tempéré....le serpent qui se mort la queueMysticman a écrit :
je trouve que cela touche presque du perfectionnisme
....
cependant il arrive un moment ou a cause de la destruction des habitat naturelles il est preferable de posseder quelques souches sans doute mal preservé (jentend par la de cultiver a une petite echelle), plutot que pas de souches du tout ou que des variétés croisés, ou manipuler,

Au niveau de la culture indoor, en plus de ce qu'a déjà écrit TeP, il y a vraiment la question de l'état d'esprit. Le principal soucis des landraces, c'es le bourrage de crâne fait par les bouquins sur le canna. Sans aucune critique, car ils ont vraiment aidé à la mise en place de l'autoproduction, et d'autant plus que j'ai été et je suis toujours un grand fan des classiques du style MJ Growers guide ou Culture en Placard, il faut reconnaitre que ces guides sont extrêmement simplistes car destinés à des cultivateurs qui cherchent avant tout à avoir un peu de beuh autoproduite et avec un meilleur ratio production / risque pris. Une démarche tout à fait logique dans les conditions qu'on connait.
Malheureusement, les landraces sont beaucoup plus sensibles que les souches commerciales (d'où l'intérêt des breeders, faut quand même le reconnaitre

Première règle: Avec une souche sauvage, il ne faut pas partir avec l'idée "combien je vais récupérer?" mais bien "vais je réussir à la finir?" Un bon conseil que j'aime donner, c'est de partir dans l'idée de reproduire la souche car il s'agira alors d'un challenge commun avec la plante. Elle, elle aura ainsi l'opportunité de se reproduire et de suivre son cycle tandis que vous, vous aurez l'opportunité de goûter sa récompense.
Car pour bien faire pousser la landrace, le mieux est de l'écouter et de ne suivre aucun conseil. Je suis bien emmerdé quand on me demande sur internet des conseils pour telle ou telle situation avec les souches sauvages. Car il me faut la voir pour écouter ce qui se passe. De manière générale, ces souches complexes nécessitent une attention quotidienne et seul le cultivateur est à même de comprendre ce qui se passe car lui seul peut observer les éléments nécessaires. Ce que je raconte là est bien sûr applicable à des hybrides, mais il est vrai que les hybrides ont été sélectionnés pour rentrer dans les critères des bouquins justement, à savoir, à telle hauteur, tu rempotes, tu éclaires à tant de photopériode, tu mets tant d'engrais etc...etc...
Avec les landraces, moins de règles donc et plus de feeling. Pour une bonne vibe avec la plante, surtout ne pas être pressé, ne pas attendre une quantité, ne pas s'inquiéter systématiquement si la plante a du retard ou au contraire pousse très vite. Vous n'êtes plus dans un système standardisé. En relisant, je m'aperçois qu'on pourrait trouver ça un peu surréaliste et pourtant pas du tout, c'est très scientifique: vous devez vous mettre dans un état d'esprit qui vous permet de vous placer à un plus haut niveau de capacité de culture. Je pense que les bons cultivateurs et les horticulteurs d'ici voient ce dont je parle.
Une fois cet état d'esprit atteint, la culture peut se dérouler généralement sans problèmes quelques soient les conditions. En écoutant la plante et en l'observant, vous pouvez voir ce qu'elle va accepter ou pas. En retour, les premières cultures sont souvent expérimentales, le temps d'appendre à se connaitre. Avec l'expérience, tout est possible. On peut faire de l'Indienne sativa sous 220W de néons, elle fleurira et donnera un high très intéressant, mais bien sûr en faibles quantités. On peut aussi faire de la libanaise en one bud, super pollenisée. Là encore la quantité ne sera peut-être pas au rendez vous. Inversement, on peut faire de l'Ethiopienne sous 1000W, faire des supers buds mais rater le high car la récolte arrive trop tard. Plus que les autres souches, la landrace nécessite une étude particulière sur le moment de la récolte, surtout pour les super sativas de 16 à 20 semaines qui proposent des highs très différents selon la semaine voir le jour de la récolte. Dans ce cas, la récolte différentielle est encore plus importante qu'avec une hybride classique, calibrée pour finir en 47 jours précisément par exemple.
Pour revenir à la question de la culture brute, toutes les souches sont faisables avec une attitude ouverte et respectueuse de la plante. Que va attendre une souche thaïlandaise? que va attendre une souche des montagnes afghanes? que va attendre une colombienne importée d'inde dans les années 70 et acclimatées aux montagnes colombiennes? Il faut se documenter, imaginer le contexte de la plante et essayer de le traduire au mieux avec ses capacités. L'avantage de l'indoor est que les conditions sont très modulables, on peut quasiment tout faire.
Au niveau de la taille des plantes, imaginons qu'elle fait 2m. 2m ok mais non taillée peut-être. Essayons de la tailler et de la faire en 4 branches de 0.8mètres, que se passe-t-il? Va-t-elle accepter? Certaines oui, d'autres non mais peut-être ce sera non pour une raison non déterminée encore (par exemple la profondeur de sol disponible pour la plante) et il faudra retester avec une nouvelle combinaison. Peut-être je peux aussi essayer de la démarrer en 14/10 au lieu de partir en 18/6 direct , ou alors je peux essayer au contraire de l'écraser avec un spectre très bleu pour ensuite la faire fleurir en rouge avec des tuteurs de partout pour la faire pousser horizontalement. Les solutions ne manquent pas, mais il n'y a souvent qu'une solution par variété et souvent elles diffèrent pour chaque variété. Et il y a également autant de solutions que de cultivateurs

Ca va faire pas mal de temps que je vois des landraces pousser autour de moi. J'ai testé différents systèmes: néons sur petit espace, turbos néons sur 0.5m², hps 250 sur 0.5m², hps 400 ou 600 sur 1m², serre, outdoor. A chaque fois, ce qui ressort, c'est que c'est l'attitude du cultivateur qui fait la réussite.
You reap what you sow: humble et attentif devant la plante et tu ne seras pas déçu de l'expérience, quel que soit le résultat. Pressé, prétentieux ou négligent, regardant sur le résultat et tu ne finiras jamais une souche sauvage correctement.
Je vous mets quelques photos pour illustrer le problème

Une Thaïlandaise des lowland. Ici sous 220W de turbos néons. La plante a été taillée de sorte qu'elle fasse deux bras. La photo est en fin de floraison (12 ou 13 semaines) mais encore très loin de la maturation nécessaire pour ce style de plante (plutôt 16 semaines). Plein de petites têtes d'une qualité excellente, et au final, une récolte qui est très convenable pour une culture test.
le bras gauche

le bras droit

Ici des photos d'une session sous fluoros. Il s'agit d'une culture d'Indienne sativa et d'Ethiopian highland. La densité était extrêmement élevée par rapport au wattage: 10 femelles sur 0.4 m² et seulement 300W de néons!

Ca fleurit quand même !

L'Indian Mumbai mitai, une des beuh les plus difficiles que j'ai jamais faite. Récolte très faible, culture ardue mais un high exceptionnel, probablement le plus psychoactif que j'ai jamais gouté. Une profusion de trips dans une ambiance très high. La photo est à 14 semaines de floraison, très loinde la maturité là encore. Le but était la reproduction et pas la fumette et j'avais besoin du placard pour faire la souche suivante.

Ici une illustration de ce qui se passe en conditions limites: certaines fleurissent bien d'autre non. Exemple avec l'Ethiopian highland: même session, même temps de floraison: est ce du aux gènes? au cultivateur? à tester...


Ici la Thaï des highland cette fois ; ma dernière session sous turbos néons avant de tenter l'expérience hps. Grosse prod pour une Thaï mais pas de mâles purs dans la souche: que des hermas et des femelles pures !

Une note optimiste pour finir: la récolte de deux femelles de Jamaican Blue Mountain sativa. Démarée sous turbos néons bleus (110W) et finies sous hps 250W avec 4 néons 18W latéraux. Une session ultra difficile à cause de la chaleur de l'été qui m'a tué quasiment deux femelles mais quand on récolte cette quantité avec cette qualité, on sait qu'on en a pour un bout de temps à flirter avec les vibes 8)
Le phéno pas trop dense, assez up, probablement récolté un peu tot

Le phéno qui est un peu plus dense et qui sent bon la fraise ! Un peu plus lourd à la fumée mais très sympa aussi

Voilà je suis désolé mais je vais plus avoir trop de temps pour poster ici, faut quand même que je m'occupe de mon forum.

Au plaisir de vous recroiser ici ou là et n'oubliez pas de prendre les bonnes vibes lorsqu'elles se présentent

Rahan