Rosalie des Alpes - Rosalia alpina
La Rosalie des Alpes (Rosalia alpina) est un insecte appartenant à la sous classe des ptérygotes (Pterygota), à l'infra classe des néoptères (Neoptera), au super ordre des endoptérygotes (Endopterygota), à l'ordre des coléoptères (Coleoptera), au sous ordre des polyphages (Polyphaga), à l'infra ordre des cucujiformes (Cucujiformia) à la super famille des chrysomélidés (Chrysomeloidea), à la famille des cérambycidés (Cerambycidae), à la sous famille des cérambycinés (Cerambycinae), à la tribu des Rosaliini et au genre Rosalie (Rosalia).

Certains spécialistes distinguent 3 sous espèces :
• Rosalia alpina ssp. croissandeaui
• Rosalia alpina ssp. gelineki
• Rosalia alpina ssp. kyselyi
La Rosalie des Alpes, appelée également Rosalie alpine est un longicorne dont l'aire de répartition, s'étend sur une grande partie de l'Europe (Albanie, Allemagne, Autriche, Biélorussie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Espagne, France, Grèce, Hongrie, Italie, Macédoine, Pologne, Roumanie, Russie, Slovénie, Slovaquie, Suisse, Ukraine, Yougoslavie) et du proche orient. En France la Rosalie des Alpes est surtout présente dans les massifs montagneux (Alpes, Cévennes, Pyrénées, Jura), jusqu'à une altitude de 1500 mètres. En plaine sa présence est plus rare.
La Rosalie des Alpes fréquente principalement les forêts de hêtres car le hêtre (Fagus silvatica) est son arbre de prédilection. Cependant la Rosalie des Alpes est capable de vivre et de se reproduire, dans une moindre mesure, sur d'autres feuillus comme les aulnes (Alnus), les charmes (Carpinus), les châtaigniers (Castanea), les chênes (Quercus), les érables (Acer), les frênes (Fraxinus), les ormes (Ulmus), les saules (Salix) et probablement bien d'autres.
La Rosalie des Alpes mesure de 1,6 à 4 centimètres. Tout son corps présente une teinte généralement bleu gris. Les élytres sont ornés de taches noires dont l'importance varie suivant les individus. La tache centrale des élytres forme souvent une bande transversale (voir photo). Le mâle possède des antennes bien plus longues que son corps tandis que les antennes de la femelle ont du mal à égaler la taille de son corps. Les antennes, composées de 11 articles, possèdent des touffes de soies noires au niveau de certains articles. Les mandibules sont bien développées.
Les adultes (imagos) sont visibles du mois de juin jusqu'au mois de septembre, mais chaque imago ne vit que quelques semaines. Après l'accouplement la femelle recherche un tronc convenable pour y pondre ses œufs. C'est généralement un tronc de hêtre mort, encore debout ou à terre. A l'aide de son ovipositeur elle dépose ses œufs dans les anfractuosités, en choisissant de préférence le côté du tronc exposé au soleil pour favoriser l'éclosion. Les larves, xylophages, se développent dans le bois et creusent des galeries. Le cycle de développement de la larve est long et variable. En effet il peut s'étaler sur une période de 2 à 4 années. La nymphose imaginale s'effectue dans une loge aménagée à cet effet. Une fois adulte les imagos se nourrissent de feuilles et de la sève qui suinte à la surface des troncs. Les imagos sont parfois observés sur diverses ombellifères (apiacées).
Comme la plupart des insectes la Rosalie des Alpes possède des ennemis. On peut citer par exemple divers hyménoptères qui pondent leurs œufs dans les larves avant qu'elles aient pu rejoindre le cœur de l'arbre pour se développer. Les oiseaux s'attaquent également à la Rosalie des Alpes; que ce soit à l'état adulte ou de larve (pics). Si les champignons entomopathogènes sont parfois utilisés avec succès pour lutter contre les insectes ravageurs, notamment les charançons, ils sont malheureusement fatals pour les larves de la Rosalie des Alpes.
La Rosalie desAlpes, autrefois abondante est un insecte protégé un peu partout en Europe (annexe II de la convention de Berne, directive 92/94/CEE, liste rouge de l’UICN...). Les raisons de son déclin sont nombreuses. On peut citer par exemple la disparition des vieilles hêtraies ou du moins un recul important dans certaines zones, au profit d'autres essences moins propices (souvent des conifères). Les forêts sont de moins en moins entretenues et se ferment, privant ainsi les œufs et les larves de la lumière dont ils ont besoin. D'autre part le vieux bois n'est pas laissé sur place. La Rosalie desAlpes pond fréquemment sur le bois coupé mis en tas au bord des routes et des chemins, or ce bois, destiné généralement au chauffage, ne reste pas assez longtemps (de 2 à 4 ans) sur place et finit dans les cheminées où les larves sont grillées.
Kriss de Niort, le 18/03/2008