Pubdate: 22 novembre 2003
Source: L'Acadie Nouvelle (Canada)
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L'Acadie Nouvelle
Nouvelles générales, samedi, 22 novembre 2003, p. 9
L'homme de Moncton consomme de la marijuana à des fins médicales
Arrêté pour avoir fumé du pot, Patrick Hardy poursuit la GRC
Ricard, Philippe
Moncton - Un jeune homme de Moncton, qui a été arrêté pour avoir consommé
de la marijuana lors d'une manifestation en juillet, poursuivra le
détachement Codiac de la GRC.
Âgé d'une vingtaine d'années, Patrick Hardy est atteint de la maladie de
Crohn, une maladie qui s'attaque au système digestif. Depuis mai, il
détient une carte d'autorisation de Santé Canada lui permettant de
consommer du cannabis dans le but d'atténuer les douleurs reliées à sa
maladie.
"Le pot est ma seule option médicale pour l'instant. Ça m'aide beaucoup à
diminuer les nausées, les spasmes intestinaux et la douleur chronique",
explique-t-il.
"Le pot me permet d'être plus actif et de vivre de façon relativement
normale", poursuit le jeune homme
Le 21 juillet, M. Hardy participe à une manifestation devant les bureaux de
la GRC à Moncton. Une trentaine de personnes, majoritairement des jeunes,
ont consommé sur place du cannabis en compagnie de l'activiste Marc Emery,
de Vancouver, qui se bat pour la légalisation de cette substance. Les
agents procèdent à l'arrestation de M. Emery, mais aussi d'un autre
individu dont l'identité n'est pas révélée publiquement à ce moment-ci.
L'individu, dont la GRC a voulu taire le nom, est Patrick Hardy. Pendant
deux heures et demie, il sera détenu et interviewé par les agents de la
GRC. Sa carte d'autorisation de Santé Canada, sa pipe et son cannabis sont
confisqués. Après quelques heures de détention, il est relâché. Aucune
accusation n'a été déposée contre lui.
"J'étais là pour appuyer M. Emery parce que son groupe milite aussi pour
l'approvisionnement de cannabis à des gens qui ont des maladies comme la
mienne", explique-t-il.
"Les agents de la GRC voulaient savoir où je me procure mon cannabis. Ils
m'ont dit que c'est Santé Canada qui est le seul détenteur de permis pour
vendre légalement le cannabis", ajoute M. Hardy.
Le 22 juillet, soit le lendemain de la manifestation, la GRC remet à M.
Hardy sa carte d'autorisation et sa pipe.
"Je n'ai pas encore eu mon cannabis. Ils m'ont fixé un rendez-vous pour me
le remettre, mais ils ont changé d'idée par la suite", indique M. Hardy.
Il affirme que les agents de la GRC téléphonent régulièrement à son
domicile pour lui expliquer pourquoi on ne lui remet pas le cannabis qu'on
lui a confisqué. De plus, les policiers continuent de lui poser des
questions pour savoir où il trouve son cannabis.
Patrick Hardy a aussi communiqué avec des représentants de Santé Canada qui
lui ont indiqué qu'il a le droit de consommer de la marijuana en public, là
où les fumeurs fument du tabac. D'ailleurs, M. Hardy consomme de la
marijuana en certains endroits, à l'Université de Moncton, campus de Moncton.
"Ils ont l'esprit ouvert", affirme-t-il.
Poursuite
À la suite des ces événements, M. Hardy a décidé d'intenter une poursuite
devant la Cour des petites créances contre les agissements de Shawn Cohoon,
un agent de la GRC.
"Je poursuis la GRC pour m'avoir illégalement détenu, pour m'avoir
confisqué ma carte d'autorisation, ma pipe et mon cannabis. En fait, ils
m'ont traité comme un criminel", déclare-t-il.
M. Hardy demande une compensation financière de 6000 $. De plus, M. Hardy
considère la possibilité de poursuivre la GRC devant la Cour du Banc de la
Reine.
De son côté, l'agent de la GRC, Michel Mercier, a indiqué que M. Hardy ne
recevrait pas tout de suite le cannabis qui lui a été confisqué cet été.
"La drogue n'a pas été retournée en attendant que les poursuites civiles
sont terminées. La drogue est gardée comme pièce à conviction", a-t-il
mentionné.
La GRC n'a pas voulu émettre d'autres commentaires étant donné que la cause
est devant les tribunaux.
philippe.ricard@acadienouvelle.com
Pubdate: 22 novembre 2003
Source: L'Acadie Nouvelle (Canada)
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L'Acadie Nouvelle
Nouvelles générales, samedi, 22 novembre 2003, p. 9
La marijuana médicinale souvent achetée sur le marché noir
Ricard, Philippe
Moncton - Il n'est pas rare que les personnes qui consomment de la
marijuana pour atténuer les douleurs liées à une maladie se procurent cette
substance sur le marché noir.
Patrick Hardy fait pousser son propre cannabis, mais il s'approvisionne
aussi sur le marché noir.
"J'ai le droit de consommer jusqu'à trois grammes par jour, mais les lois
ne me permettent pas d'en faire pousser (plus) qu'un gramme
quotidiennement. Santé Canada produit du cannabis de qualité inférieure à
ce que j'ai besoin. Alors, il faut que j'en achète", raconte-t-il.
Santé Canada est le seul organisme à avoir l'autorisation de faire pousser
et de vendre du cannabis légalement au pays. Toutefois, les techniques du
ministère ne sont pas encore au point.
"J'ai besoin d'une variété de pot qui est approprié à ma maladie. Ce n'est
pas seulement le THC qui a un effet médicinal. Ça dépend des cannabinoïdes
que le cannabis contient. Certaines sortes de cannabis soulagent mieux les
nausées, d'autres les douleurs. Sur le marché noir, je suis en mesure de
savoir quelle est la variété du pot", explique-t-il.
"On peut comparer l'opium et le cannabis. L'opium contient plusieurs
opiacés, notamment la morphine et la codéine. Le cannabis contient
plusieurs cannabinoïdes, dont le THC, le CBN et le CBT. Ils jouent tous des
rôles différents. Certains sont des anti-inflammatoires", ajoute M. Hardy.
Moins de 700 personnes possèdent une carte d'autorisation de Santé Canada,
dont 11 au N.-B.
Patrick Hardy consomme de la marijuana à des fins médicales
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Nicko500
