http://www.legrandsoir.info/democratie- ... tails.htmlDémocratie et dictateurs. Le Diable est dans les Détails
L’idéologie actuelle qui justifie les guerres d’agression est fondée sur une dichotomie simpliste entre la démocratie et les dictateurs. Les gens qui, en Occident, soutiennent les guerres ont déplacé le centre de la loi internationale des Nations unies vers un club bien plus restreint de « démocraties » qui seules possèdent une « légitimité ». Le centre de ce club est le monde anglo-saxon, plus Israël, l’Union Européenne et le Japon. Cette « communauté internationale » de démocraties est supposée posséder le droit moral unique de décider quand le dirigeant de n’importe quel pays qui se situe en dehors de leur cénacle peut-être dénoncé comme un dictateur et renversé à l’aide d’une campagne de bombardements par l’OTAN.
Cette idéologie suppose que les démocraties respectent les droits de l’homme, alors que les dictateurs par définition sont des criminels qui violent systématiquement les droits de l’homme et envisagent même un « génocide contre leur propre peuple ». Certains détails, par exemple le fait que les États-Unis ont la plus grande population carcérale au monde à la fois en termes absolus et relatifs, et qu’ils utilisent des prisonniers comme travailleurs bon marché dans leur industrie de l’armement, ne sont pas supposés interférer avec cette vue dualiste du monde.
Les médias dominants entretiennent cette dichotomie par un biais persistant dans la façon dont ils rendent compte des pays qui sont caractérisées comme des « dictatures » - ceci peut inclure des pays dont les dirigeants sont en fait élus, tel que le Venezuela, la Russie, la Serbie sous Milosevic, la Biélorussie, mais qui tentent de suivre des politiques contraires aux diktats de la « communauté internationale » autoproclamée. Tous ces pays ne sont pas nécessairement attaqués militairement, mais l’image qui est ainsi créée rend l’attaque militaire facile à justifier si et quand celle-ci se produit.
Le reportage sélectif réduit le pays à son dictateur et à des minorités d’« opposants démocrates ». Le dictateur est décrit comme un criminel, sans aucune qualité qui pourrait peut-être expliquer un quelconque soutien populaire dans son propre pays.
Le cas de la Libye.
Le cas de la Libye illustre parfaitement la façon dont cela fonctionne. Des décennies de couverture médiatique biaisée ont convaincu un public occidental dont la seule connaissance de la Libye provient de reportages médiatiques occidentaux, du fait que le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi est un criminel et un fou ; par conséquent, il semble évident, aux yeux de ce public occidental, que le peuple libyen souhaite unanimement se débarrasser d’un tel dirigeant.
Il est évident qu’il y a des gens en Libye qui détestent Kadhafi et qui veulent s’en débarrasser. Ce qui n’est pas évident est ce qu’ils veulent mettre à sa place, et dans quelle mesure ils sont réellement représentatifs de la population dans son ensemble.
En Occident la principale raison de détester Kadhafi ces dernières années a été l’explosion du vol Pan Am 103 en 1988 au-dessus de Lockerbie en Écosse. Pendant deux décennies l’assertion selon laquelle le dirigeant libyen était responsable de l’explosion terroriste de Lockerbie a été entretenue dans l’esprit du public par les médias dominants.
En février de cette année, les dirigeants de la rébellion qui émergeait en Libye ont donné des interviews aux médias occidentaux, en prétendant qu’ils avaient des documents prouvant que Kadhafi avait ordonné l’attaque terroriste qui a tué 272 personnes. Mustafa Abdel Jalil, l’ex-ministre de la justice qui dirige le « Conseil National de Transition » avait déclaré au Daily Telegraph que : « les ordres ont été donnés par Kadhafi lui-même ».
Peu de gens en Occident risquent de faire remarquer que, si les dirigeants du TNC possèdent réellement une telle preuve, ils ont été complices de ce crime pendant des décennies. Et les médias occidentaux ne vont pas se poser la question de savoir pourquoi l’habile Kadhafi garderait des documents « prouvant » l’ordre de commettre un acte un acte terroriste pendant 23 ans.
Ces assertions permettent de cimenter les liens entre les dirigeants du TNC et les puissances occidentales, principalement les États-Unis et le Royaume-Uni, et de suggérer une communauté d’intérêt dans la défense de la légalité entre eux, ainsi que contre le « criminel Kadhafi ». Cela permet de construire la fiction de « dirigeants légitimes et représentatifs du peuple libyen », dont les vues sur les droits de l’homme, la démocratie et les méfaits du méchant dictateur Kadhafi coïncident avec les attitudes occidentales, telles qu’elles sont exprimées par les politiciens et les médias occidentaux.
Par implication cela signifie que le peuple libyen aurait dû savoir depuis longtemps que leur dirigeant est un meurtrier à grande échelle. Cela doit être une bonne raison pour laquelle tous les citoyens Libyens décents veulent se débarrasser de lui. Mais est-ce que cette histoire est vraie ?
Lockerbie en Libye.
Ma visite en Libye en janvier 2007, qui avait pour but d’assister à une conférence internationale sur la Cour pénale internationale, m’a donné l’occasion d’avoir des conversations privées avec un certain nombre de Libyens fort éduqués, qui manifestement en savaient beaucoup plus sur l’Occident que l’Occident n’en savait sur leur pays. J’ai été particulièrement intéressée à entendre le point de vue de citoyens libyens non officiels sur deux questions qui à ce moment-là dominaient la perception occidentale de la Libye : Lockerbie et l’affaire des infirmières bulgares. Je dois mentionner que je n’ai jamais eu le moindre contact avec Kadhafi et que la conférence était organisée par des universitaires qui avaient des opinions diverses sur des questions importantes, souvent différentes de celles du Guide, et que cela ne semblait gêner personne. Mais j’ai pu constater que, sur la question de Lockerbie, il y avait deux points sur lesquels tout le monde était d’accord.
D’une part, personne ne pensait que la Libye était responsable de la bombe de Lockerbie. Il leur paraissait évident que la Libye avait été accusée injustement pour des raisons politiques.
D’autre part, il était clair que les sanctions imposées par l’Occident pour punir la Libye de sa culpabilité supposée avaient causé des difficultés et des mécontentements. La force de l’Occident, qui consiste à pouvoir à la fois imposer des sanctions et dominer la projection d’images et l’interprétations des événements, lui donne une capacité d’ingérence très grande dans la politique intérieure des pays visés, parce que beaucoup de gens, surtout des jeunes, veulent vivre dans un pays « normal » et sont tentés de blâmer leurs propres dirigeants comme étant responsables du fait que leur pays soit traité comme un paria par l’Occident. Par conséquent il était généralement admis que Kadhafi avait finalement cédé aux pressions occidentales pour accepter la responsabilité - mais non la culpabilité - pour l’attentat de Lockerbie, uniquement de façon à ce que les sanctions impopulaires soient levées. Le fait qu’il avait accepté de livrer deux citoyens libyens à un tribunal occidental afin qu’ils soient jugés pour ce crime et qu’il ait payé plus de 2 milliards de dollars de compensations aux victimes était explicitement considéré comme n’étant pas une reconnaissance de culpabilité, mais plutôt une réponse au chantage des grandes puissances de façon à normaliser les relations avec elles et à améliorer la vie quotidienne.
Cela ne m’a pas surprise, parce que depuis des années j’avais beaucoup lu sur l’affaire de Lockerbie. Et pas mal de choses avaient été écrites pour montrer la faiblesse de l’accusation, qui était basée sur un scénario très peu plausible (une bombe pour faire sauter un vol transatlantique avait soi-disant été envoyée à travers les aéroports de Malte, Francfort et Londres), les « preuves » techniques avaient été manipulées par des agents de la CIA et un témoin avait été richement récompensé pour un témoignage qui ne s’accordait pas avec les faits. Tout cela a été raconté de nombreuses fois, par exemple dans la London Review of Books, par le juriste britannique Gareth Peirce, en septembre 2009 (“The Framing of al-Megrahi” http://www.lrb.co.uk/v31/n18/peir01_.html). Mais le fait que l’accusation a été de façon répétée démontée par une analyse soigneuse comme étant probablement une mise en scène n’a pas le moins du monde impressionné les médias dominants et les politiciens qui continuent d’attaquer Kadhafi comme étant le monstre qui a ordonné le massacre de Lockerbie.
On peut ajouter qu’au moment où l’attentat s’est produit, en 1988, il était généralement admis que l’Iran avait ordonné cette attaque pour riposter aux fait que les États-Unis avaient abattu un avion de ligne iranien au dessus du golfe persique. Quand les États-Unis, changeant d’alliance anti-iranienne avec l’Irak pour faire à la guerre contre Sadam Hussein, décidèrent d’accuser la Libye au lieu de l’Iran, aucun mobile du crime n’a été avancé. Mais quand un « dictateur » a été stigmatisé comme monstre, aucun mobile n’est nécessaire ; il a commis ce crime tout simplement parce que c’est la sorte de choses que les méchants dictateurs sont supposés faire.
Les deux employés de ligne libyens qui travaillaient à Malte et qui ont été accusés ont été jugés en 2000, par trois juges écossais, sans jury, et dans un tribunal construit spécialement à cette fin aux Pays-Bas. Un des Libyens a été acquitté et l’autre, Abdel Basset al-Megrahi, a été condamné à 27 ans de prison. L’observateur des Nations unies lors de ce jugement très particulier, Hans Köchler, a déclaré la sentence « incompréhensible », « arbitraire, même irrationnelle » et a fait remarquer « qu’un air de politique de puissance internationale » entourait toute la procédure.
Le 12 novembre 2006 le Glasgow Sunday Herald a cité Michael Scharf, le conseiller juridique du département d’État qui était le conseiller du bureau des États-Unis anti-terroriste quand les deux Libyens ont été poursuivis pour l’explosion de la bombe ; il disait que l’accusation était « tellement pleine de trous qu’elle ressemblait à du gruyère », et il a dit qu’elle n’aurait jamais dû se trouver devant un tribunal. Il a affirmé que la CIA et du FBI avaient assuré aux officiels du département d’État que l’acte d’accusation contre les deux libyens était « en béton », mais, qu’en réalité, les agences de renseignement savaient fort bien, avant le procès, que leur principal témoin était « un menteur ». Mais les grandes puissances ne peuvent pas reculer. Leur sacro-sainte « crédibilité » est en jeu. Elles doivent continuer à mentir pour préserver l’illusion de leur infaillibilité.
Lorsque j’étais à Tripoli, l’équipe de juristes qui défendaient le Libyen condamné essayaient de faire appel devant une cour de justice de plus haut niveau. J’ai pu parler à une des juristes qui défendaient al-Megrahi. J’ai passé un certain temps dans son bureau, en essayant de surmonter sa réticence à parler de cette affaire. Finalement elle a été d’accord pour me parler, mais seulement à condition que la conversation reste confidentielle, de façon à ne pas risquer de faire du tort à la procédure d’appel. Mais, maintenant, les circonstances ont totalement changé.
Voici, en bref, ce qu’elle m’a dit.
Les juges écossais subissaient une énorme pression pour condamner les deux Libyens. Après tout, pendant des années, leur culpabilité avait été claironnée par les États-Unis, qui exigeaient qu’ils soient « amenés devant la justice ». Un tribunal spécial avait été mis en place dans le but évident de les faire condamner. Mais les preuves qui auraient justifié une condamnation devant un tribunal écossais normal n’existaient simplement pas. Le mieux que les juges ont osé faire a été d’acquitter un des accusés et de transférer la responsabilité de l’acquittement de l’autre vers une cour de plus haut niveau. Mais, au grand dam des défenseurs libyens, cette cour a évité d’aborder cette question dangereuse en se déclarant non qualifié pour entendre l’appel. C’est pourquoi un autre appel était en préparation, devant une autre cour d’appel, avec de nouvelles données, qui discréditaient encore plus les arguments de l’accusation.
Et, en fait, cinq mois plus tard, le 28 juin 2007 la Commission écossaise ( Scottish Criminal Cases Review Commission), qui avait analysé cette affaire depuis 2003, a recommandé d’accorder à Abdel Basset al-Megrahi un deuxième appel. La commission a dit qu’elle avait découvert six raisons indépendantes pour estimer que la condamnation pourrait avoir été une injustice. Cette annonce a provoqué une certaine sensation dans les cercles restreints qui suivaient cette affaire. Il semblait que la justice écossaise était assez courageuse pour oser s’affirmer et pour entendre des débats qui mettraient en lumière la mise en scène de la CIA.
Ce genre de choses peut se passer dans des films, mais dans le monde réel il en va autrement.
Un marchandage sordide
Ce qui s’est passé ensuite a permis la mise en route des attaques de l’OTAN contre la Libye cette année.
Tout d’abord, le temps passa. Deux ans plus tard, en avril 2009, l’appel devait finalement être entendu. Mais, en attendant, des négociations secrètes se passaient en coulisses, au milieu de fuites et de rumeurs.
Le 21 août 2009, invoquant le fait qu’il souffrait d’un cancer terminal, Abdel Basset Ali Mohmed al-Megrahi fut libéré de prison en Écosse par le ministre écossais de la justice Kenny MacAskill afin qu’il puisse « rentrer chez lui pour mourir ».
Or, en 2007, Tony Blair s’est rendu en Libye pour négocier un accord entre la Libye et la Grande-Bretagne avec Kadhafi, accord qui couvrait les extraditions et les transferts de prisonniers. Et c’est au nom de cet accord sur le transfert de prisonniers que les autorités libyennes ont demandé que Megrahi puisse rentrer chez lui à cause de sa maladie.
Mais il y avait une attrape : cet accord de transfert de prisonniers ne pouvait être appliqué que lorsqu’il n’y avait pas de procédures légales en cours. Ainsi, afin de bénéficier de cet accord, Megrahi a dû laisser tomber son appel.
La question est encore rendue plus confuse par le fait qu’il a été libéré formellement sur base de la « compassion ». D’une façon ou d’une autre, l’accord était clair : Megrahi pouvait rentrer chez lui, mais l’appel était mort. Hans Kochler, observateur spécial nommé par les Nations unies au tribunal de Lockerbie pensait que Megrahi pouvait avoir été soumis à un chantage « moralement scandaleux » pour qu’il abandonne son appel à l’encontre de sa volonté.
L’aspect sordide de ce marchandage est qu’il a privé Megrahi du droit de sauver sa réputation, tout en permettant que la mise en scène de la CIA ne soit jamais officiellement dévoilée. Rien ne s’opposait ainsi au choeur de protestations occidentales dénonçant l’Écosse pour avoir « libéré celui qui avait placé la bombe de Lockerbie ». Deux ans plus tard, la nouvelle que Megrahi n’était pas encore mort a suscité une nouvelle indignation dans les médias occidentaux, qui ont vu là une preuve du fait que la Grande-Bretagne a « vendu le responsable de la bombe de Lockerbie pour du pétrole libyen ». Évidemment il fallait donner l’impression que l’habile dictateur libyen avait trompé des Britanniques naïfs mais cupides, qui ont trahi leurs principes pour du pétrole.
Mais il est tout aussi probable que ce soit le dictateur libyen naïf qui ait été trompé par des Britanniques sans scrupules, en pensant qu’il avait passé avec eux un “gentleman’s agreement”. Plutôt que de poursuivre un appel qui risquait de causer un embarras extrême aux autorités occidentales, Megrahi pouvait être libéré et toute l’affaire être oubliée. Mais les médias occidentaux ont prétendu être scandalisés par le fait que ce meurtrier condamné pour un crime massif y était reçu en héros. En réalité, il fut reçu chez lui assez discrètement, mais en tant qu’innocent injustement condamné et non en tant que meurtrier de masse. Et dès qu’il a pu se faire entendre, il a réitéré son désir de prouver son innocence.
Les infirmières bulgares
L’autre sujet sur lequel j’ai posé des questions lorsque j’étais à Tripoli en 2007 étais le sort des infirmières bulgares. En 2004, 5 infirmières bulgares et un médecin palestinien qui travaillaient dans un hôpital de Benghazi ont été condamnés à mort pour avoir soi-disant infecté le virus IHV à des enfants. Tout le monde en Occident, moi-même y compris, supposait que cela était une extraordinaire injustice. Lorsque j’ai soulevé cette question en compagnie d’intellectuels libyens libéraux, très occidentalisés, je m’attendais à entendre des critiques sévères du dictateur, pour avoir persécuté des travailleurs de la santé sans défense. J’étais fort surprise lorsque la réaction fut quelque peu différente.
« Évidemment qu’ils sont innocents », dis-je.
L’homme à qui je parlais, que je pourrais vaguement décrire comme étant anti-Kadhafi, hocha sa tête. « Ce n’est pas si clair » répondit-il. Et c’est ainsi que j’ai commencé à apprendre ce qui fut expliqué quelques mois plus tard par Harriet Washington dans un article du New York Times, où on pouvait lire :
« Les preuves contre l’équipe médicale bulgare, telles que les fioles contaminées avec du virus IHV découvertes dans leurs appartements, ont toujours semblé ridicules aux yeux des occidentaux. Mais le fait de rejeter les accusations libyennes de malfaisance médicale d’un revers de main nous fait rater une possibilité de comprendre pourquoi la suspicion à l’égard de la médecine est tellement répandue en Afrique. »
« L’Afrique a eu sur son sol un certain nombre de brigands médicaux occidentaux, qui ont intentionnellement administré des substances mortelles en prétendant soigner ou conduire des recherches scientifiques » http://banthenword.org/news/publish/ess ... p-Ed.shtml
Mes conversations en Libye ne m’ont pas convaincue que les travailleurs de la santé bulgares étaient coupables, mais elles m’ont permis d’avoir un autre regard sur le point de vue libyen. Sur le continent africain, il est assez facile, même pour des gens très rationnels, de croire que des travailleurs de la santé étrangers pourraient avoir été payés pour infecter des enfants, soit pour des raisons expérimentales, soit pour « déstabiliser » le système de santé publique. De plus, il était évident que ce n’était pas un exemple de plus du « dictateur Kadhafi » persécutant des innocents. L’arrestation, la torture et la condamnation des infirmières bulgares ont été le fait des autorités de Benghazi. En fait, le 11 mars, un jour après que la France eut reconnu le conseil national de transition rebelle comme « seul représentant légitime du peuple libyen », le premier ministre bulgare Boyko Borisov s’est plaint lors d’un sommet européen à Bruxelles que des membres clés de ce conseil « étaient les gens qui avaient torturé les travailleurs de la santé bulgares pendant huit ans, et que cela nous a coûté près de 60 millions de dollars » de réparations pour les enfants infectés et leurs familles (http://euobserver.com/9/31976/?rk=1 ).
En janvier 2007, les gens de Tripoli m’ont assurée que la condamnation à mort des infirmières ne serait jamais mise en application. Cela était vrai. En août 2007, les travailleurs médicaux ont été libérés par la famille Kadhafi et on les a autorisés à rentrer en Bulgarie, après un voyage en Libye très médiatisé de celle qui était à l’époque la femme du président Sarkozy, Cecilia. Cette libération a été présentée comme la réconciliation finale entre la Libye de Kadhafi et l’Europe.
Conclusions
Je me suis abstenue d’écrire sur ce sujet pendant des années, parce que je pense ne pas en connaître assez à propos de la Libye. Mais, maintenant, je vois d’autres personnes, qui en savent encore moins que moi, argumenter avec force pour que l’OTAN soutienne des rebelles dans une guerre civile dont les motifs et les conséquences réelles sont obscures.
Ma première conclusion est de faire remarquer que le simple fait qu’un pays ne soit pas une démocratie de style occidental ne signifie pas que tout ce qui s’y passe est « dicté » par un « dictateur ». Le terme « dictateur » sert à renforcer la paresse des médias et des politiciens, qui ne se donnent pas la peine d’analyser les complexités d’une société qui ne leur est pas familière.
Ma deuxième et dernière conclusion c’est que nous en Occident n’avons ni le droit ni la capacité de « réparer » ces sociétés peu familières telles que la Libye, que nous rejetons comme étant des « dictatures ». Alors que la crise financière risque d’amener le niveau de vie dans une partie de l’Occident en dessous de ce qu’il était dans la Libye de Kadhafi avant que l’OTAN n’intervienne, notre « démocratie » occidentale risque d’être graduellement réduite à n’être plus qu’une excuse idéologique pour attaquer, ravager et piller d’autres pays.
Diana Johnstone
Des révoltes à la révolution chez les arabes, et les autres?
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Re: Des révoltes à la révolution chez les arabes, et les aut
Ø.....?.....Ø
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Re: Des révoltes à la révolution chez les arabes, et les aut
pour les photos, http://www.agoravox.fr/actualites/inter ... s-du-99679Libye - Les démons et les ombres du « Printemps arabe »
On est bien loin, en Libye, sur le terrain, de l’image virtuelle et simplifiée, véhiculée par la plupart des médias européens, d’une rébellion populaire renversant la dictature féroce du gouvernement de Mouammar Kadhafi.
La société libyenne, en effet, se structure en un ensemble de tribus, dont les intérêts divergent ; organisées en fonction de liens de parenté solides, elles sont elles-mêmes segmentées en plusieurs clans, plus ou moins rivaux, dont les alliances se recomposent en permanence, en fonction des circonstances et d’intérêts sur le très court terme.
Ainsi, s’il est vrai que, au début des événements, le 17 février 2011 et durant les jours qui ont suivi, on a pu voir l’émergence d’une société civile s’exprimant lors de manifestations hostiles au colonel Kadhafi, ces mouvements sont néanmoins restés très limités et ont rapidement servi de prétexte aux soulèvements de chefs de clans, auxquels ils ont cédé la place, et lesquels ont plongé la Libye dans le chaos. De même, croyant leur heure arrivée, plusieurs mastodontes du régime se sont dressés contre leur ancien maître et ont pris le contrôle d’une partie de la rébellion.
Qui sont ces rebelles que l’Occident, la France en tête, a pris le parti de financer, d’armer, d’appuyer par un soutien logistique et militaire inconditionnel, bien au-delà du mandat onusien qui appelait à la protection des populations civiles, mais en aucun cas au renversement du chef de cet État pétrolier ?
Qui sont les leaders de cette insurrection qui s’est opposée au gouvernement de Mouammar Kadhafi et l’accuse d’avoir massacré sa propre population ? Quels sont leurs objectifs et quelle en est la légitimité ?
Comment faut-il qualifier ce conflit qui, prétendu soulèvement de « civils désarmés » à l’origine, s’est rapidement révélé sous les traits d’une guerre franche ?
Guerre tribale ? Guerre des clans ? Guerre des chefs ? Guerre de succession au trône ? Guerre civile ? Ou bien guerre du gaz et du pétrole ?
Pour tenter d’appréhender les réalités du désastre qui ravage la Libye aujourd’hui, nous nous sommes rendus au cœur de la rébellion, dans son fief de Benghazi. Nous avons suivi les rebelles dans leurs déplacements ; nous avons interrogé leurs chefs ; nous avons accompagné leurs milices dans les combats qui les opposaient aux troupes restées loyales au gouvernement.
Éléments de réponse…
par Pierre PICCININ, en Libye (août 2011)
Loin de constituer une force politiquement organisée avec l’objectif d’instaurer une démocratie laïque en Libye et plus loin encore de former un ensemble uni sous la conduite du Conseil national de Transition (CNT), qui se présente comme le nouveau gouvernement légitime, la rébellion a été menée par une tripotée de chefs de guerre, qui se disputent régulièrement le contrôle de telle ou telle parcelle de territoire.
En toile de fond, on trouve la répartition des champs pétrolifères, mais aussi de l’eau. Et les clans rebelles n’obéissent que ponctuellement aux injonctions du CNT, qui, en définitive, autoproclamé, ne représente que lui-même.
Plus justement, il ne faudrait donc pas parler de « la » rébellion, mais « des » rébellions. Et cette configuration de la scène libyenne, à laquelle Européens et États-uniens ne s’attendaient pas, a provoqué l’embarras de l’OTAN : si, par le déploiement de moyens considérables, l’alliance atlantique a réussi, péniblement, à faire progresser les rebelles vers la capitale, dans l’objectif avoué de destituer Mouammar Kadhafi, c’est le contrôle du pays qui pose désormais problème…
Ces chefs de guerre, désorganisés, indisciplinés, ont ainsi profité du désordre ambiant pour accroître leur influence, sans toujours beaucoup se soucier du front que le CNT a tenté de maintenir face à l’armée fidèle à Tripoli, la capitale, siège du gouvernement du colonel Kadhafi : sans aucune vision nationale, leur but n’est pas de conquérir des régions traditionnellement sous le contrôle d’autres tribus et, dès lors, ils se sont montrés peu enclins à aller se battre contre les troupes gouvernementales. Ces bandes armées opèrent donc quelques sorties, qui se négocient entre eux et le CNT au coup par coup, au gré de l’humeur de leurs chefs. Les gars, souvent ivres, d’alcool ou de hachich, vident quelques caisses de cartouches et rentrent ensuite à leur bivouac pour y faire la fête. Tout le monde danse, tire en l’air des rafales entières ; la moitié des munitions se perd ainsi… Les projectiles retombent… et font des victimes.
© photo Pierre PICCININ (août 2011)
Parfois, à la surprise générale, certains clans ont changé de camp, généralement au détriment de Tripoli : imitant leurs voisins, s’ils y trouvaient intérêt, ils se sont libérés de la tutelle du gouvernement pour « rejoindre l’opposition ». Et c’est en grande partie de cette manière que « la rébellion a progressé ».
Autrement dit, sans l’interventionnisme armé de l’OTAN, l’armée régulière, en grande partie loyale au gouvernement libyen, aurait remis de l’ordre dans le pays, rétablissant l’autorité de Mouammar Kadhafi qui avait réussi, durant plus de quarante ans, à gérer les rivalités tribales et à forger un semblant de cohésion dans cette région instable, mais riche en pétrole et en gaz.
L’OTAN a non seulement empêché le gouvernement libyen d’utiliser son aviation, mais, après avoir anéanti la couverture aérienne de l’armée gouvernementale, il a fourni la sienne aux rebelles : les frappes des avions de l’OTAN n’ont pas seulement détruit les chars du gouvernement libyen, mais ont aussi attaqué les véhicules qui transportaient les soldats, y compris ceux qui se repliaient, comme ici, sur la route qui mène de Benghazi à Brega, laquelle est jonchée sur toute sa longueur de carcasses de camions et d’automobiles.
(© photo Pierre PICCININ - août 2011)
Mais qui, à présent, parviendra à remettre au pas tous ces chefs de guerre, qui se sont surarmés à l’occasion du pillage des casernes, s’organisent déjà pour garder le contrôle de leur territoire et renforcent leurs milices ? Qui saura restaurer l’unité de l’État libyen ? Qui pourra représenter la Libye et en maîtriser les ressources ?
Il faut bien comprendre aussi et insister sur le fait que la partie n’est pas finie : seuls les clans du nord-est se sont soulevés contre Mouammar Kadhafi, c’est-à-dire dans la région de Cyrénaïque, dont les principaux fiefs sont Benghazi et Tobrouk. Les tribus du Fezzan (tout le grand sud), de Tripolitaine (région de la capitale, au nord-ouest) et de Syrte (au centre de la façade maritime libyenne) ont en revanche soutenu le chef de l’État libyen et combattu pour lui, mobilisant à cet effet leurs réseaux tribaux extrêmement ramifiés, et qui couvrent la plus grande partie du pays. Ce sont aujourd’hui les grands perdants de la « révolution ». À l’ouest, uniquement les clans de Misrata et Zlitan et, juste au sud de la capitale, les Berbères du Djebel Nefoussa ont rejoint la rébellion.
Le soulèvement des Berbères et les rébellions de Misrata et Zlitan ont permis l’encerclement de la capitale. Mais la prise de Tripoli ne signifie pas nécessairement la fin de la guerre civile : la capitale, dans cette antithèse de l’État-nation qu’est la Libye, ne constitue pas un enjeu déterminant. Et la guerre, la guérilla, pourrait perdurer des années durant et ruiner le pays : l’armée se confond avec la population ; les civils s’arment ; chaque homme, chaque adolescent membre du clan, de la tribu, est un guerrier potentiel ; une fois encore, la structure de la société libyenne invalide les prévisions atlantistes.
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© photo Pierre PICCININ (août 2011)
Concernant le CNT, ensuite, autre acteur de la pièce, on ne peut que souligner sa faiblesse et ses divisions. En outre, il serait difficile de qualifier ses leaders autoproclamés de démocrates représentatifs des aspirations du « peuple libyen » : composé d’une poignée d’anciens ministres du régime qui sont à peu près parvenus à s’entendre sur ce que pourrait être le partage du pouvoir dans un hypothétique après-Kadhafi, le CNT ressemble davantage à un repère de brigands, le couteau entre les dents, et de mafieux, s’adonnant à tous les trafics, qu’au rassemblement d’une opposition démocratique comme on a pu en rencontrer, par exemple, en Égypte ou en Tunisie. Et les quelques militants des droits de l’homme qui y siègent, mis en minorité, lui servent difficilement de caution…
Le président du CNT, ainsi, Mustapha Mohammed Abud al-Jalil, était jusqu’il y a peu ministre de la justice de Kadhafi, dénoncé en décembre 2010 par Amnesty International comme l’un « des plus effroyables responsables de violations des droits humains en Afrique du nord » ; c’est lui qui avait condamné à mort les cinq infirmières bulgares, dans l’affaire que l’on sait. Aux affaires étrangères, on trouve l’ancien ministre de l’économie, Ali Abdel-Aziz al-Essaoui. Quant au commandant des opérations militaires, également ministre de l’intérieur, il s’agit d’Omar al-Hariri, de retour d’exil, que lui avait valu sa tentative de coup d’État en 1975. Il partageait le commandement avec le général Abdul Fatah Younis, ancien chef de la police politique de Kadhafi, chargé de la répression de l’opposition au régime.
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© photos Pierre PICCININ (août 2011)
Ce dernier a cependant été assassiné en juillet pour des raisons encore inconnues, mais qui semblent tenir, notamment, aux rivalités internes au CNT : trop influent sur les quelques troupes régulières qui ont fait défection à Tripoli et constituent la seule force disciplinée à disposition du CNT, il menaçait le pouvoir de ses partenaires.
Bref, ce sera à qui mangera l’autre, s’ils parviennent à s’imposer par-delà les rivalités tribales et claniques.
Troisième composante qui apparaît de plus en plus au grand jour, le mouvement islamiste : on connaissait quelques chefs de bande salafistes et islamistes de la tendance dure (Groupe islamique de combat libyen et filières d’al-Qaïda), qui s’étaient mêlés aux rebelles. Par contre, aucun observateur n’avait vu venir les mercenaires qui se réveillent à présent, apparemment financés par le Qatar (étrangement très impliqué en Libye) et dont le nombre impressionne, au point d’inquiéter le CNT qui n’a aucun contrôle sur ces groupes armés, lesquels poursuivent leurs propres objectifs ; c’est toute une structure parallèle et autonome inconnue qui se révèle.
Au sein du CNT, certains, même, montrent du doigt le président al-Jalil, l’accusant d’avoir partie liée avec le Qatar et les islamistes et d’avoir donné son accord à l’assassinat du général Younis, qui s’était déclaré catégoriquement opposé à l’idée d’un État islamique en Libye (c’est lui qui, en 1996, aurait supervisé l’exécution de plus de mille deux-cents prisonniers, parmi lesquels de nombreux islamistes, enfermés dans la prison d’Abou Salim à Tripoli). L’assassinat de Younis s’apparenterait à « un véritable coup d’État », comme nous l’a confié un haut responsable du comité politique du CNT…
De plus, depuis l’annonce de l’assaut sur Tripoli, l’imam Ali Sallabi, leader islamiste libyen en exil à Doha, propulsé sur le devant de la scène par la chaîne de télévision satellitaire qatari al-Jazeera, exhorte les Libyens à renvoyer chez eux les Occidentaux et les forces de l’OTAN et à se lever tous au nom d’Allah.
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© photo Pierre PICCININ (août 2011)
Enfin, comment réagiront les dix à vingt mille mercenaires de Kadhafi, pour la plupart des Tchadiens dont leur pays ne veut plus et qui n’ont d’autre choix que de se battre jusqu’à la mort, dont beaucoup ont déjà rejoint la région du Fezzan ?
La question n’est donc plus de savoir ce qu’il adviendra du régime de Mouammar Kadhafi, mais de savoir quel sera l’avenir d’un pays tiraillé de toutes parts : c’est maintenant que la guerre civile pourrait vraiment commencer.
Soutenu par les amis britanniques et états-uniens, le coup de poker mal inspiré (par le philosophe Bernard-Henri Lévy, s’il faut en croire certaines sources…) et joué trop rapidement par Nicolas Sarkozy se solde par un fiasco.
L’actuelle équipe gouvernementale française avait reconnu sans attendre le CNT comme nouveau partenaire, espérant ainsi retirer de succulents profits de cette alliance. Sa politique a plongé la Libye dans la guerre civile, sur la voie de l’État failli, de la « somalisation »…
D’autres États sont aussi intervenus, en fonction d’intérêts divers, et ont rendu la situation plus complexe encore : tandis que le Tchad et le Nigéria ont soutenu Tripoli en lui envoyant mercenaires et armement, de même que l’Algérie, qui a ravitaillé le Fezzan voisin en carburant et en eau, le Qatar expédiait des chars d’assaut aux rebelles...
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Le complexe pétrolier de Brega, incendié par l’armée régulière, qui s’est retirée de la ville le 23 août et s’est repliée en direction de la province de Syrte, loyale au gouvernement, et de la ville de Ras-Lanuf, détuisant derrière elle toutes les infrastructures, stations services et châteaux d’eau, pour entraver la progression des rebelles.
(© photo Pierre PICCININ - 24 août 2011)
Certains gouvernements, qui s’étaient gaillardement engagés aux côtés des franco-britannico-états-uniens dans cette opération, baptisée « Unified Protector » par les propagandistes atlantistes, sans trop savoir dans quoi ils mettaient les pieds (en réalité, seulement six des vingt-huit États membres de l’OTAN participent effectivement aux opérations), pourraient bien commencer à regretter la main de fer de Kadhafi, qui assurait l’ordre en Libye et l’approvisionnement régulier des centres pétroliers et gaziers.
Les compagnies pétrolières elles-mêmes semblent désormais s’alarmer également, elles qui avaient espéré augmenter leurs parts de bénéfice en diminuant celle de l’État libyen, que Kadhafi avait accrue pour financer le développement du pays (on oublie trop vite que l’analphabétisme, à titre d’exemple, est passé, sous son gouvernement, de 72% de la population en 1969 à moins de 5% aujourd’hui).
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© photo Pierre PICCININ (août 2011)
Une solution acceptable serait une « période de transition » vers un État fédéral où toutes les régions prendraient plus ou moins leur sort en main. Une autre option serait d’admettre la partition du pays en deux États. Mais ces hypothèse ne plaisent ni à l’OTAN, ni aux pétroliers, car elles multiplieraient le nombre des intermédiaires politiques, ni non plus à ceux des Libyens qui, situés dans la « mauvaise partie », se verraient priver de la manne pétrolière et des réserves en eaux…
Quoi qu’il en soit, l’intervention, empêtrée dans ce chaos imprévu, risque de tourner au conflit de guérilla sur le très long terme. À moins que l’OTAN, comme en ex-Yougoslavie ou en Afghanistan, ne s’érige en gendarme de la région.
Mais quelles seraient alors les réactions du reste du monde ? Rappelons en effet que les États engagés en Libye sont tous occidentaux : ni la Chine, ni la Russie, ni le Brésil, ni l’Inde, autant de géants qui siégeaient au Conseil de sécurité lors du vote de la résolution 1973, n’a donné son aval en faveur de l’ingérence.
Car c’est peut-être là le plus important : le conflit Libyen, la reconnaissance du CNT par certains États et l’implication militaire de l’OTAN constituent un pas supplémentaire, après la guerre d’Irak de 2003 ou l’affaire du Kosovo, vers l’abandon des principes westphaliens du droit international, vers l’imposition par l’Occident au reste du monde des nouveaux concepts « d’ingérence humanitaire » et de « gouvernance ». Un nouveau coup de boutoir, significatif, à l’encontre du droit international tel qu’il s’était progressivement construit de puis le XVIIème siècle.
L’Union africaine avait déjà sévèrement dénoncé la tournure prise par les événements, condamnant le glissement des objectifs : au départ, il s’agissait d’empêcher l’utilisation de l’aviation et de protéger les civils en bombardant les troupes en mouvement vers les zones menacées ; ensuite, il s’est agi du renversement du chef de l’État, en ciblant ses résidences et celles de sa famille.
Début juillet, L’Union africaine avait en outre appelé ses États membres à refuser de collaborer avec la Cours pénale internationale, qui avait lancé un mandat d’arrêt contre Mouammar Kadhafi pour crime de guerre. L’Union africaine s’est expliquée en accusant la CPI de discrimination, lorsqu’elle entend poursuivre les responsables de crimes commis en Afrique, mais se tait en ce qui concerne les criminels occidentaux qui massacrent des civils en Irak et en Afghanistan, notamment.
De même, la Ligue arabe a renoncé à cautionner les bombardements, par l’intermédiaire de son président, l’Égyptien Amr Moussa, qui a publiquement regretté d’avoir, à l’origine, soutenu le projet d’une intervention occidentale.
Reste aussi l’épineuse question du rôle singulier joué par la France dans cette affaire. Mais peut-être en apprendra-t-on davantage à ce sujet, si Mouammar Kadhafi est pris vivant et bénéficie d’un vrai procès public, devant la Cour pénale internationale, au lieu de finir pendu après un jugement expéditif comme Saddam Hussein ou de trépasser dans sa cellule, comme Slobodan Milosevic…
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Lance-roquettes abandonnés par l'armée régulière à Brega et utilisés par les rebelles
Ligne de front - Ras-Lanuf (24 août 2011) - © photo Pierre PICCININ
Lien(s) utile(s) : Le Soir.be, L'Orient-Le Jour et L'Humanité.
Lire aussi : LIBYE - Ne jamais vendre la peau de l'ours..., LIBYE - Les manipulations de la gouvernance et LIBYE - D'une ingérence décomplexée aux dérives néocolonialistes.
Et Entretien avec Pierre Piccinin : à propos du "Printemps arabe".
© Cet article peut être librement reproduit, sous condition d'en mentionner la source (http://pierre.piccinin-publications.over-blog.com).
Re: Des révoltes à la révolution chez les arabes, et les aut
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Re: Des révoltes à la révolution chez les arabes, et les aut
coppé.... fdp... rien que voir sa gueule a lui, et j'sens des boufées de haine m'envahir.... z'etait a genoux devant kadafi...limite a lui tailler une pipe... z'ont garottés la p'tite noire parcequ'elle criait trop fort..; et ca joue les liberateurs a present 
mais bon, ca fera un bon bilan international au nabot ^^

mais bon, ca fera un bon bilan international au nabot ^^
- Tyler
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Re: Des révoltes à la révolution chez les arabes, et les aut
Coppé c'est le successeur de sarko, il a réservé sa place pour 2017 

Re: Des révoltes à la révolution chez les arabes, et les aut
copé il y crois lui... ste tete de Q...
Copelovici de son vrai nom
Copelovici de son vrai nom
- Leanhaun
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Re: Des révoltes à la révolution chez les arabes, et les aut
Jeanfion a écrit :copé il y crois lui... ste tete de Q...
Copelovici de son vrai nom
Un Roumain, donc? Filez-lui 200 balles et dehors, comme pour les autres

Tervetuloa Vittulaan !
Re: Des révoltes à la révolution chez les arabes, et les aut
« Les libyens remercient chaleureusement Sarkozy et la France pour leur avoir apporté la démocratie et les avoir sauvé du méchant Kadhafi ! D'ailleurs ils sont impatients de recevoir la visite prochaine du FMI qui va leur offrir un beau cadeau de bienvenue au mondialisme : un p'tit prêt amical à 10% pour refaire la toiture en échange du contrôle total des ressources de leur pays. Et surtout, merci aux médias menteurs et à tous les cons endormis !»
Mission du FMI en Libye dans les semaines qui viennent
http://www.romandie.com/news/n/_Mission ... 111710.asp

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- morback
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Re: Des révoltes à la révolution chez les arabes, et les aut
salut
un hongrois ....
un roumain......
ça c'est l'europe didiou
(clair que sa gueule à lui ....heu non rien).....
un seul mot à l'esprit voleurs menteurs (uopps deux mots sorry
)

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Plus t’as de pognon, moins t’as de principes. L’oseille c’est la gangrène de l’âme*
Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît*
*Michel Audiard
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- free
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Re: Des révoltes à la révolution chez les arabes, et les aut
mouais
prochaine étape l’Iran, la Chine .. !?
apero, ça va détendre



apero, ça va détendre


Ø.....?.....Ø
- rockets
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Re: Des révoltes à la révolution chez les arabes, et les aut
http://www.youtube.com/watch?v=-aDbDim- ... e=youtu.be[/video]

ça a du leur faire bizarre sur le plateau


ça a du leur faire bizarre sur le plateau

Re: Des révoltes à la révolution chez les arabes, et les aut
Il a craqué le BHL, j'imagine pas si un citoyen lambda avait tenu les memes propos il serait déjà en orbite...Libye: BHL s'est engagé "en tant que juif"
Le philosophe Bernard-Henri Lévy a déclaré aujourd'hui que "c'est en tant que juif" qu'il avait "participé à l'aventure politique en Libye", lors de la première Convention nationale organisé par le Conseil représentation des organisations juives de France (Crif). "J'ai porté en étendard ma fidélité à mon nom et ma fidélité au sionisme et à Israël", a-t-il déclaré.
Le Crif tenait à Paris sa première convention nationale, intitulée "Demain les Juifs de France", à laquelle participaient de nombreux intellectuels, politologues, sociologues, chercheurs. Près de 900 personnes ont ainsi assisté à des débats, très ouverts, souvent animés, sur les défis communautaires, les nouveaux visages de l'antisémitisme, ou les nouveaux défis pour les juifs de France.
Bernard-Henri Lévy, invité à s'exprimer sur ce thème a déclaré: "C'est en tant que juif que j'ai participé à cette aventure politique, que j'ai contribué à définir des fronts militants, que j'ai contribué à élaborer pour mon pays et pour un autre pays une stratégie et des tactiques". "Je ne l'aurais pas fait si je n'avais pas été juif", a poursuivi le philosophe. "Ce que je vous dis là, je l'ai dit à Tripoli, à Bengazi, devant des foules arabes, je l'ai dit lors d'une allocution prononcée le 13 avril dernier sur la grand place de Benghazi devant 30.000 jeunes combattants représentatifs de toutes les tribus de Libye", a-t-il ajouté.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/ ... e-juif.php

Au dessus c'est le soleil !!
- free
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Re: Des révoltes à la révolution chez les arabes, et les aut

http://csrinde.wordpress.com/En Inde, la guerre populaire s’intensifie de jour en jour. Dirigée par le Parti Communiste maoïste de l’Inde, elle implique et est soutenue par des millions d’agriculteurs pauvres, les femmes et les masses des intouchables ; elle contrôle désormais une dizaine d’États de la Confédération de l’Inde.
C’est une guerre populaire contre la pauvreté, l’exploitation capitaliste, féodale, dans les régions où se sont aiguisées au plus haut point les contradictions produites par le développement intense du pillage des ressources, l’oppression de caste et l’exploitation du capitalisme indien lié à l’impérialisme.
ça rigole plus là


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Re: Des révoltes à la révolution chez les arabes, et les aut
900 millions de personnes à nourrir, ils ont plus envie de rigoler ça se comprend
Don't feed the troll in me

Index des guides et tutoriels
"La question anarchiste devrait être : pourquoi se soucier d'affronter un pouvoir qui a perdu toute signification et qui n'est plus que pure simulation ?"
"Ce qui me fascine, c'est de voir qu'on ose encore présenter le travail comme une solution à la misère, malgré le fait qu'un SDF sur trois travaille, justement. C'est ça aussi, le miracle de la flexibilité. T'es flexible, mais tu peux pas louer d'appartement parce que le bailleur, il est pas tellement fan de ton CDD flexible, de tes périodes de chômage flexibles, de ton compte en banque flexible.
La pénurie de travail, comme si c'était ça le problème, comme si c'était pas l'argent, le problème. "



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"La question anarchiste devrait être : pourquoi se soucier d'affronter un pouvoir qui a perdu toute signification et qui n'est plus que pure simulation ?"
"Ce qui me fascine, c'est de voir qu'on ose encore présenter le travail comme une solution à la misère, malgré le fait qu'un SDF sur trois travaille, justement. C'est ça aussi, le miracle de la flexibilité. T'es flexible, mais tu peux pas louer d'appartement parce que le bailleur, il est pas tellement fan de ton CDD flexible, de tes périodes de chômage flexibles, de ton compte en banque flexible.
La pénurie de travail, comme si c'était ça le problème, comme si c'était pas l'argent, le problème. "