Cannabis et dépression.

Dans certains maux et maladies, le cannabis peut soulager et avoir différents effets positifs ou négatifs sur le corps humain. Ici, venez discuter de : l'usage médical du cannabis, ces éventuels effets addictifs, effets psychiques et corporels, témoignages, prévention, etc.
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Kashmir

Cannabis et dépression.

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Jay R. Cavanaugh, Ph.D., USA, a écrit :La dépression est en fait un ensemble de troubles qui affectent environ 18 millions d'américains. Les femmes ont deux fois plus de risques que les hommes de souffrir d'une forme ou d'une autre de dépression. L'acuité ou la profondeur des troubles dépressifs va du bénin au grave. La dépression peut être épisodique, durer le temps d'une crise ou être chronique. La dépression est la première cause d'incapacité actuellement en Amérique, coûtant au pays plus de 47 milliards de dollars par an en productivité perdue et en dépenses de santé. La dépression est une maladie mentale grave qui peut avoir de nombreuses répercussions physiques.

La dépression peut se manifester sous forme de dépression majeure, de dysthymie (une forme moins sévère de dépression), ou de psychose maniaco-dépressive (une forme de dépression qui comprend une alternance entre des états dépressifs et maniaques) (ou encore maniaco-dépression ou trouble bipôlaire, chacune de ces appellations impliquant une différence de classification des maladies mentales… n.d.t). Une foule de facteurs est responsable de la dépression, incluant :
- biologique - Déséquilibres chimiques entre neurotransmetteurs et/ou leurs récepteurs souvent observés en dépression. Troubles hormonaux (syndrome prémenstruel et syndrome dysthymique prémenstruel) pouvant influencer ou déclencher la dépression. Événements biologiques clés (i.e. dépression post-partum et ménopause).
- génétique - Des études sur des jumeaux montrent que la dépression est souvent en groupes dans les familles. Les scientifiques n'ont pas isolé un gène unique de la dépression mais pensent qu'un groupe relativement petit de gènes est impliqué dans la dépression.
- événementielle - Perte d'un travail, changement de statut, divorce et autres difficultés majeures de la vie. La sur-utilisation et excitation chronique du système hypothalamique/pituitaire/adrénalique (axe du stress) est impliquée dans cette dépression.
- infirmité et maladie chronique - La dépression touche une majorité de victimes d'infirmité ou de maladies au long cours. Un diagnostic traumatisant peut déclencher la dépression.
- deuil - La mort d'un proche, d'un ami ou d'un collègue.
(Ces trois dernières catégories sont appelées en français dépression réactionnelle)
- médicamenteuse - Beaucoup de médicaments couramments prescrits ont des effets secondaires dépresseurs. Certains tranquilisants, dont les benzodiazépines, peuvent causer ou aggraver la dépression.
- changements de saison - La dépression saisonnière intervient parfois lors de l'hiver ou par temps couvert.
- abus d'alcool ou d'autres psychotropes - Les taux de dépression chez les toxicomanes sont trois fois plus élévés que dans la population normale. Alors que beaucoup de toxicomanes soignent leur dépression par auto-médication, des études montrent que l'abus chronique du produit conduit lui-même à des changements dans le système nerveux et à la dépression.

Des études récentes ont lié l'usage chronique du cannabis (plusieurs fois par jours pendant plusieurs années) à la dépression. Cette idée reste controversée. Un étude australienne en cours a passé en revue des milliers de tels utilisateurs de cannabis et trouvé des taux normaux de dépressions alors que d'autres facteurs tels que l'usage d'alcool, le sexe, la maladie ont été relevés comme plus significatifs.

La prescription d'un inhibiteur de la recapture de la sérotonine est le traitement le plus courant. Des médicament tels que Prozac, Zoloft et Paxil appartiennent à cette catégorie. Ces médicaments font généralement effet à partir d'une à quatre semaines de traitement. Les effets secondaires de ces médicaments peuvent inclure insomnie, troubles sexuels et agitation. Les médicament plus vieux que sont les antidépresseurs tricycliques (ex. Elavil) sont encore utilisés bien que le taux et la gravité des effets secondaires soient biens plus forts que ceux des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine. Une nouvelle classe de médicaments "bimodaux" ont récemment été introduits (ex. Serzone) qui agissent sur les deux neurotransmetteurs sérotonine et dopamine. Certains de ces médicaments tels que Paxil et Serzone sont aussi utilisés dans les attaques paniques et les troubles obsessionnels compulsifs.

Les psychothérapies individuelles, et la thérapie comportementale et cognitive en particulier, sont souvent utiles pour les dépressions légères à moyennes. Souvent une combinaison de psychothérapie et une brève cure d'antidépresseurs suffisent à se relever d'une dépression moyenne.

Les formes graves de dépressions présentant des symptômes psychotiques répondent parfois à la forme moderne des électrochocs mais les souvenirs des violents traitements précédents embrument le débat sur l'analyse et l'usage cette thérapie controversée.

Les troubles bipôlaires sont souvent traités avec des sels de lithium, appellés "stabilisateurs de l'humeur", qui peuvent réduire les épisodes maniaques mais doivent être soigneusement dosés, car ce métal est fortement toxique avec des effets secondaires qui incluent nausées, vomissements et tremblement. Les patients sous traitement au lithium doivent faire de nombreux tests sanguins pour s'assurer que le niveau correct est maintenu. Récemment, des anti-épileptiques tels que Valproate et Neurontin ont été utilisés seuls ou en combinaison avec du lithium. Ces médicament puissants peuvent aider mais peuvent provoquer une lourdeur d'esprit. Ni le lithium ni les anti-épileptiques ne semblent soulager les symptômes liés aux phases dépressives des troubles bipôlaires. Les antidépresseurs tricycliques et les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine sont généralement évités par peur d'aggraver les symptômes maniaques. Lorsque les phases maniaques incluent des délires psychotiques, des anti-psychotiques sont souvent ajoutés. Des anxiolitiques du groupe des benzodiazépines peuvent être ajoutés quand l'agitation est une caractéristique dominante. La chimiothérapie des troubles bipôlaires est difficile et peut être aléatoire.

Dans l'évaluation de l'efficacité des prescriptions médicamenteuses en matière de dépression, il est important de se souvenir que beaucoup des différentes études cliniques ont été financées largement ou entièrement par l'industrie pharmaceutique.

Les symptômes de la dépression incluent :
- Tristesse pendant des périodes prolongées. Crises de pleurs.
- Insomnie ou hypersomnie.
- Anorexie ou boulimie.
- Troubles sexuels.
- "Anadonie" ou la perte du plaisir dans les activités normales.
- Sentiments de désespoir.
- Sentiments de dévalorisation de soi ou de culpabilité.
- Pensées meurtrières ou suicidaires.
- Manque d'énergie inexpliqué.
- Douleur chronique ne répondant pas aux traitements.
- Anxiété et irritabilité.
- Difficultés de concentration.

Dans les troubles bipôlaires, les symptômes ci-dessus peuvent apparaître pendant la phase dépressive alors que la phase "maniaque" peut inclure :
- Excitation.
- Grande vitesse de pensée.
- Besoin de sommeil réduit.
- Surestime de soi, délire.
- Humeur irritable.
- Hyperactivité.

Il peut suffire d'une partie des symptômes précédents pour diagnostiquer ce qu'on appelle une dépression "clinique" qui dure plus de quelques semaines. Une dépression clinique s'améliore rarement sans avis médical et sans soins.

Les pensées ou les impulsions suicidaires devraient toujours êtres prises au sérieux. Le "truisme" qui veut que les vrais suicidaires ne révèlent pas leurs pensées et que ceux qui le font recherchent seulement de l'attention est absolument faux. Les patients sévèrement déprimés peuvent manquer de "ressort" pour passer à l'acte, c'est pourquoi le début du traitement et de la sortie de la dépression peut être un passage délicat présentant des risques. Les patients qui ont un "plan" et des moyens d'y parvenir sont effectivement ceux qui ont le plus de chances de faire une tentative de suicide. Un patient hospitalisé sur huit pour cause de dépression fait ou a fait une plusieurs tentatives de suicide.

De nombreux patients témoignent d'un soulagement significatif et d'une régression de leurs troubles bipôlaires quand ils utilisent une thérapie en plus du cannabis médical. Alors que certains professionnels de la santé mentale se préoccupent de l'impact du cannabis sur l'aggravation des états maniaques, la plupart des patients bipôlaires qui essaient le cannabis trouvent qu'ils alternent moins souvent leurs phases et ressentent une amélioration de leur humeur générale. Les durées des deux phases de ces maladies sont extrêmements variables. Ceux qui connaissent de longues périodes de dépressions sont les plus susceptibles de répondre favorablement au cannabis.

Les patient qui utilisent le cannabis pour se "détendre" traitent peut-être l'anxiété parfois associé à la dépression. Le cannabis aide à lutter contre l'insomnie parfois présente dans la dépression et peut aider à améliorer l'appétit.

Il y a actuellement débat pour savoir quelle "variété" de cannabis peut apporter la meilleure aide aux thérapies contre la dépression. Certains symptômes sont si individuels qu'il est difficile de déterminer empiriquement ce qu'on est en droit d'attendre de chaque variété. En général, les Sativa sont considérées plus "optimistes" et les Indica plus relaxantes.

Les patients eux-mêmes sont souvent les meilleurs juges quand à l'aide que peut apporter le cannabis à la rémission des symptômes de leurs dépressions. Un médecin étroit d'esprit ou mal informé peut être amené à penser que tout usage du cannabis est une toxicomanie symptômatique et consécutive de la dépression. Des psychiatres plus éclairés (ex. Lester Grinspoon de l'École Médicale d'Harvard -HMS-.) apprécient les aspects souvent bénéfiques de la thérapie cannabique.

Sans doute la mesure la plus fiable de l'efficacité du cannabis médical dans le traitement de la dépression est qu'il y ait ou non amélioration des aspects fonctionnels. La fonctionnalité inclue la capacité à prendre soin de soi, la présence à l'école ou au travail, l'intégration sociale, un sommeil régulier et des capacités intellectuelles normales.
http://www.letfreedomgrow.com/cmu/depre ... nnabis.htm

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