Oui et j'encourage aussi tout le monde à envoyer des mails à tous nos élus.
En voici un exemple type envoyé à Mr Montebourg (hostile à toute dépénalisation).
Si vous êtes paresseux, vous pouvez en reprendre l'exemple, le modifier un peu (c'est un mail qui évoque le programme
de ce monsieur à la présidentielle) et l'envoyer.
Il suffit de dire ensuite à quel élu vous avez envoyé un mail pour qu'on le retienne.
Le nombre de participants peu avoir un effet puissant sur les décisions futures de nos élus :
Monsieur,
J'ai pu lire vos déclarations concernant ce qui convient ou non de faire concernant l'épineux problème du cannabis.
Je m'apprête aussi à lire votre manifeste concernant la démondialisation, sujet avec lequel je suis en accord.
Cependant, je ne comprends pas vos positions. Avant de revenir sur le rapport pourtant clair et pragmatique de
Mr Daniel Vaillant, je tiens à vous rappeler la responsabilité qui vous incombe dès lors que vous avez la charge de représenter tout ou partie des Français :
Représenter la population, c'est d'abord la représenter dans son ensemble. Pas seulement une majorité visible ou qui se déplace dans les urnes régulièrement. Avec 13 Millions de consommateurs occasionnels et plus de 4 millions de consommateurs réguliers, le moins qu'on puisse dire, c'est ce que le cannabis est entré dans les moeurs des Français.
Il n'y a pourtant pas 4 millions de toxicomanes marginalisés, désociabilisés, ayant le cerveau réduit à l'état de bouillie.
Si vous connaissiez parfaitement le sujet et que vous fréquentiez un peu plus de français d'une classe sociale différente de la votre, vous vous rendriez compte que l'ensemble des consommateurs de cannabis sont tout à fait insérés. La plupart sont majeurs, ne vivent pas dans des quartiers difficiles, travaillent, payent des impôts, ont des amis et même des capacités intellectuelles qui vous surprendraient.
Vous vous douterez que je fais parti de cette classe de gens que la plupart de nos élus méprisent et infantilisent.
Si vous êtes honnête, vous conviendrez que le vocabulaire que j'emploie et ma prose prouvent que je suis quelqu'un de lettré et parfaitement maître de mes pensées.
Je puis admettre Monsieur, que votre morale, votre éthique personnelle vous écarte de tout vice. Vous ne buvez jamais, ne fumez pas de cigarettes (encore moins de cannabis cela va de sois), et êtes totalement infaillible sur tout ce qui est sensé préserver votre dignité. Très bien, Monsieur, vous m'en voyez ravi pour vous.
De mon côté, à l'instar de millions de personnes en France, je reconnais aimer mes vices que je payerais certainement d'un cancer un jour, je l'admets volontiers.
Je fûme du tabac (bien que j'espère arrêter prochainement), j'aime boire de temps à autre un verre d'un très bon vin, et lors de soirées festives ou de moment de détente après le travail, j'apprécie de fûmer un joint. Contrairement à la cigarette ou l'alcool, le cannabis n'est pas un produit addictif. Tous les spécialistes qui ont rendu des rapports sur le sujet le disent, et il en va de même pour les consommateurs.
Cet argument ne tient que pour les drogues dites "dures" dont la cocaïne, l'héroïne, le crack et l'alcool font parti.
Puisque vous n'avez apparemment jamais connu l'ivresse que procure cette plante que vous décriez tant, permettez moi de vous l'expliquer, sans vouloir vous inciter à la découvrir. Il y'a assez de lois liberticides en France pour me faire condamner à de la prison juste pour avoir osé ouvrir le débat sur le cannabis.
Deux variétés originelles (landraces) du cannabis existent : La variété Sativa (Zone Amérique) et la variété Indica (Zone Asie).
La variété Sativa est connue pour être énergisante. Le corps se réchauffe lors de la consommation et donne une impression au consommateur de disposer d'une très grande vitalité. L'esprit durant ce temps, contrairement à l'effet de l'alcool n'est absolument pas confus.
C'est même plutôt l'inverse. Le consommateur réfléchit plus intensément et maitrise mieux les jeux d'esprit. C'est généralement cette variété qui est appréciée pour son côté festif. L'autre variété (Indica) a un effet très différent et qui pourrait tout à fait se révéler très utile pour nombre de malades souffrant de douleurs chroniques, d'insomnie ou encore de sclérose en plaque. Les effets de cette variété ralentissent l'organisme,
apaisent les douleurs du corps et favorisent le sommeil. Ce n'est pas encore bien compris par les chercheurs, mais le cannabis permet aussi de ralentir la dégénéressence liée à la S.E.P (Sclérose en Plaque).
Voila pour ce que vous ne connaissez pas. Le cannabis a des effets moins puissants et moins déstructurants que l'alcool. Raison pour laquelle les consommateurs sont lassés d'être qualifiés de toxicomanes alors que l'alcool
cause bien plus de problèmes de comportement et de désociabilisation que le cannabis en lui même. Par ailleurs, le cannabis n'éveille jamais un sentiment d'agressivité contrairement à l'alcool encore une fois.
Les méfaits reconnus du cannabis sont en fait ce qui permet à de nouveaux consommateurs de ne jamais y revenir. Il n'est pas responsable, mais reconnu comme révélateur de problèmes de schizophrénie chez de très rares personnes. En ce sens, il permet à ces gens de prendre conscience de ces prédispositions et s'assurer un suivi médical. Il arrive parfois qu'une personne n'ayant jamais consommé du cannabis et essayant pour la première fois de sa vie ressente des nausées et se sente oppressée psychiquement et physiquement. Les effets se dissiperont et la personne n'y reviendra jamais. Ce qu'on appelle communément un "bad trip" vaccine de son seul fait contre la consommation de cannabis.
Enfin à l'instar de l'alcool, des médicaments et de tous les psychotropes du monde, le cannabis peut devenir un mauvais refuge pour les gens souffrant de problèmes psychologiques. Cependant, là encore, si un dépressif devait choisir entre l'alcoolisme et le cannabis, je puis vous assurer qu'il se détruirait bien moins vite avec le cannabis. Si ce n'est le tabac contenu dans un joint, aucune étude pour le moment n'a mis en évidence un quelconque effet cancérigène du cannabis.
Je n'attends pas qu'une étude paraisse pour être cependant convaincu qu’inhaler de la fumée est toxique à long terme. Je suis cependant responsable de mes actes et mon corps m'appartient. Il n'appartient pas à l'Etat !
Voila pourquoi votre morale ne doit pas empêcher un assouplissement drastique de la loi sur le cannabis.
Par ce que tout le monde ne partage pas votre morale personnelle, que vous devez représenter ceux qui ne sont pas comme vous, et que vous êtes républicain. Plus que tout, vous devez défendre les libertés individuelles.
Venons en maintenant au rapport de Daniel Vaillant, largement inspiré de la commission mondiale sur la politique des drogues. J'ai grandi dans des quartiers difficiles de la banlieue parisienne et j'ai vu de petits actes de délinquances se transformer en folie meurtrière, du seul fait que le marché du cannabis ne peut être que sous marin.
Il n'y a que les imbéciles ou les hypocrites pour croire que la répression suffira à endiguer la consommation de cannabis. Si aujourd'hui la France est le champion Européen de la consommation de cannabis malgré l'ultra sévérité de nos lois, c'est que d'une part, à toute loi imbécile, il y'a réaction de défiance de la part des Français, et que part ailleurs, l'ancrage culturel du cannabis étant tellement bien installé qu'il est désormais impossible à endiguer.
Il faut changer votre vision, surtout si vous souhaitez réellement régler un problème de santé public majeur, et faire baisser l'insécurité. La légalisation, c'est donc avant tout le respect des libertés et responsabilités individuelles des Français. Mais c'est aussi une concurrence brutale au marché noir, entretenu aujourd'hui par de véritables mafias dans nos quartiers.
Cette concurrence si elle est organisée conjointement à une loi proposant des camps de discipline militaire pour les délinquants multi-récidivistes en plus d'une police de proximité, peut permettre un démantèlement des réseaux et de la violence dans les cités. Bien sur, le marché noir continuera, mais à moindre mesure. Les consommateurs préfèrent éviter de traiter avec de jeunes fous qui vous vendent des produits frelatés.
Oui, il y'aura toujours des mineurs qui seront tentés par le cannabis, même légalisé. C'est déjà le cas aujourd'hui, car l'adolescence est toujours une période de découverte, d'expérimentation et de rébellion face à l'autorité. A la différence près que nos ados de demain auront un accès moins aisé, car le marché noir sera plus restreint et le marché légal, normalement fermé à eux. Par ailleurs, même si un grand frère permettait à son cadet
de fumer un joint, au moins, ce dernier ne consommerait pas un produit coupé à du pneu ou encore de la paraffine, ce qui est souvent le cas aujourd'hui du fait de votre politique répressive.
La légalisation du cannabis implique la responsabilité des consommateurs. Taxé, il permet à l'Etat de trouver de nouvelles recettes
(plus de 1 Milliard d'€uros tout de même) qui peuvent alimenter les caisses de la sécurité sociale par exemple.
Cette dernière pourra faire des économies si l'on considère que nombre de médicaments qui pourraient être remplacés sur avis médical par le cannabis.
Le développement d'une filière légale serait aussi source d'emploi. Le monde agricole, la distribution, l’hôtellerie spécialisée et la médecine verraient leur croissance nourrie d'une bouffée d'air bienvenue.
Je ne m'étendrais pas sur toutes les raisons pragmatiques de la légalisation. Vous avez un rapport suffisamment étoffé pour les analyser.
Ce que je vous demande, c'est en tant que socialiste (logiquement courant humaniste de la politique), en tant qu'homme d'Etat, en tant que RESPONSABLE politique, en tant que député garant de nos libertés, vous vous engagiez à trouver une inflexion concernant ce sujet. Il est temps pour la France d'avancer sur un grand nombre de problèmes. L'écologie en premier lieu car nous devons regarder au delà d'un mandat de 5 ans l'avenir de notre pays. La sécurité intérieure qui est au plus mal, et la canalisation des lois entravant les libertés et la démocratie dans notre pays.
Le cannabis n'est pas seulement un sujet de société, c'est un symbole aussi fort que celui de l'arrêt de la peine de mort. C'est le symbole que l'Etat fait confiance en son peuple, le respecte et le sait responsable. Que l'Etat n'est pas
représenté uniquement par des puritains pétris de morale ancienne, mais bien par des gens ouverts d'esprit,
à l'écoute de la totalité du peuple.
Dans l'espoir d'une réponse personnelle de votre part qui ne fasse pas appel à votre morale mais bien votre pragmatisme ainsi que votre volonté de placer votre candidature sur des changements multiples au delà de la démondialisation,
Veuillez croire Monsieur en l'expression de mon profond respect.
Cordialement,
Mr B.S