Total Recall : une vie 2.0
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Posté par Romain Thuret - Tech' You!
6 mai 2011
Enregistrer le moindre instant de sa vie et toutes les données que l'on croise, tel un ordinateur vivant, c'est le projet un peu fou Total Recall, mis au point par d'anciens ingénieurs de Microsoft.
Piocher dans ses souvenirs comme on fouille dans les dossiers de son PC, ce sera bientôt possible si l’on en croit Graham Bell et Jim Gemmel, deux vieux routiers de l’informatique, longtemps associés dans des projets de recherche chez Microsoft.
Le premier a commencé depuis plus de 10 ans, avec l’aide de son acolyte, un travail titanesque sur sa propre personne : enregistrer la totalité de sa vie. Un back-up de son histoire personnelle en somme. Et Graham Bell de co-écrire un livre avec Jim Gemmel où il l’affirme que, dans moins de 10 ans, nous pourrons tous sauvegarder ce que nous voyons, entendons, ressentons, partout et tout le temps, grâce à des capteurs de toute sorte nichés dans notre être et les objets hi-tech qui nous accompagnent. « Chacun deviendra le bibliothécaire, l’archiviste, le cartographe et le conservateur de sa propre vie« , explique-t-il dans son introduction.
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Le nom de son ouvrage est également le nom de cette technologie à venir, mais aussi un souvenir pour tout fan de science-fiction. Bienvenus dans le monde de Total Recall.
MyLifeBits, l’enregistreur universel pour l’Homme
Avant d’en arriver à la technologie Total Recall, que Graham Bell annonce comme l’avènement de l’intégration de composants électroniques (module GPS, puce mémoire, enregistreur numérique miniaturisé), l’ingénieur présente dans son livre un procédé qu’il a lui-même mis en place sur sa propose personne. Son petit nom, MyLifeBits, ou Ma vie en octets. Le principe est clair : Graham Bell s’adonne à la numérisation frénétique, systématique et presque instantanée de tout document, conversation, cliché, note, facture ayant une importance dans son chemin de vie. Et ce, depuis 1998. tout en ayant pris soin de numériser également toute sa vie passée avant cette année charnière.
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Pour Bell, cette étape clé dans sa nouvelle conception de la vie et de l’humain même doit passer ensuite par la mise au point d’un système capable de ranger tout ces e-souvenirs dans une nouvelle forme de classement. Car accéder à notre e-mémoire n’est pas tout à fait la même aventure que de retrouver un fichier caché au fin fond d’un ordinateur.
Immortalité via circuit imprimé
L’aspect fascinant d’un tel projet, d’un tel futur plausible pour tous ou certains, est bien entendu la tentation de l’immortalité. Un rêve de l’Homme enfin accessible, en version numérique. Inconsciemment, bien entendu (quoique…), puisque notre conscience n’est pas téléchargeable. Pas encore. Mais avec Total Recall, un être peut survivre virtuellement après sa mort. Sa vie, son souvenir restent persistants. Une situation qui rappellent d’ailleurs furieusement le film Final Cut, avec Robin Williams, où chaque habitant de la planète possède un implant qui enregistre la moindre parcelle de vie sous forme vidéo et dont un monteur spécialisé réalise un long métrage, lors des obsèques d’un utilisateur.
L’immortalité numérique certes, mais ajoutons également la disparition pure et simple du « trou de mémoire ». Finies les pertes de clés de voiture au dernier moment, il suffit d’aller fouiller dans sa mémoire pour retrouver le dernier endroit connu du malin trousseau.
Vous, les « hyperparents »
Derrière ce terme, point de père ou de mère superhéros comme dans les Indestructibles de Pixar, mais bien le repositionnement du rôle des parents, aujourd’hui, préfigurant parfaitement une vie 2.0, dictée par la loi du Total Recall. Cette conception parentale, Graham Bell la situe dans la mise en place par les parents du XXIe siècle d’une surveillance accrue de leur progéniture grâce à tout un tas d’outils connectés. Que ce soit le mobile ou même, pour les plus jeunes, des ours en peluche avec webcam, pour surveiller à distance bébé ET nourrice, le cloud parental survole la vie des jeunes connectés.
L’auteur va plus loin en imaginant une peluche capable d’accompagner un enfant dès son plus jeune âge et de le suivre un long moment. Ce Teddy (pour le fameux Teddy Bear) pourrait enregistrer tous les instants de la vie du chérubin mais aussi lui apprendre quelques ficelles du métier d’humain. Le Teddy suivrait alors la même personne toute sa vie. Passant d’éducateur à assistant personnel (téléphone, voiture, ordinateur) puis auxiliaire de vie, le doudou de coton se muerait facilement en doudou numérique. Une vision peut-être un peu plus acceptable qu’un morceau de GPS greffé dans les tempes !
Possible ?
On imagine mal comment l’être humain – autre que les énergumènes prêts à tout pour se charcuter un bout de corps – pourrait accepter en masse de se faire autant marquer à même la chair. En revanche, Graham Bell précise que l’Homme a déjà fait un pas vers le souvenir numérique, qu’il le veuille ou non. Il en prend pour preuves les photographies géotaggées, la géolocalisation constante d’un mobile connecté, l’usage normalisé de services « cloud » comme la messagerie électronique, les recherches Google qui nous suivent partout jusque dans la publicité en ligne, Facebook, Flickr, les blogs, le stockage compulsif des photos numériques par millions, les cartes de transport avec puce RFID, le passeport biométrique, le passage quasi-généralisé aux factures numériques…
Aujourd’hui, pour peu que l’on pratique un minimum la vie connectée – et il est de plus en plus difficile de ne pas jouer cette partition – il est possible de dresser un portrait assez détaillé d’une personne, de connaître ses goûts, ses déplacements, ses envies, ses liens, son parcours.
Finalement, pas besoin de se truffer la peau de puces en tout genre, Total Recall, nous le fabriquons nous-mêmes un peu plus chaque jour. Et Bell le résume très bien, malheureusement, dans son livre : « Mais il faut savoir une chose : que vous succombiez à la technologie Total Recall demain, dans un an, ou que vous décidiez d’y résister jusqu’au bout, la société s’est déjà engagée dans cette voie. Une voie qui implique des bouleversements considérables. »
Mais l’avancée d’apparence, pour l’auteur, inexorable vers le Total Recall appelle également la prise de conscience de l’être humain sur sa condition. Est-ce bien ce que nous voulons, ce monde aseptisé sans sortie de route et oubli, bien rangé tel un alignement de « 0″ et de « 1″ ? L’erreur est humaine et doit sans doute le rester, après tout.
Source :
http://www.techyou.fr/2011/05/total-recall-une-vie-2-0/
pour ceux qui portent des lunettes les anti-reflets de dérnières générations qui sont super hydrophobe et oléophobe ben c est inspiré de la nature et l état de surface et juste asset hallucinant 
