Le post sera mis à jour uniquement en première page pour une meilleure lisibilité, revenez voir en haut de première page quand je signales un update

Le contexte
Cette technique n'est pas du tout adaptée à la production en masse de boutures. Elle est destiné à garder un sheptel de pieds mères/pieds pères maximal en indoor.
Elle peut trouver une utilité chez plusieurs cultivateurs :
- se faire une carte de coffee shop personnel en pied mère
- conserver des parents (males et femelles) en vue de cross maison
- économiser simplement de la place, et donc des watt au compteur.
Les étapes du post
La constitution du bonzaï débute avec un substrat de 2L pour le tuto (mais ce n'est pas une condition sine qua none, utilisez ce que vous avez et ça ira très bien).
La bouture sera constemment torturée mais pour gagner en temps et en efficacité, je débutes toujours une période de croissance "normale" au niveau du substrat sur mes bonzaï.
Cela me permet de consolider plus vite les branches porteuses et d'avoir une bonne productivité du plant une fois miniaturisé.
Quand le plant à pris une forme quasi définitive au niveau de son architecture, je réduis son substrat au minimum, ce qui constituera la seconde étape de ce post.
Let's go!
En premier lieu, sur votre pot, pensez à percer des trous tous le tour de la partie supérieure afin d'avoir le choix entre un maximum d'angles quand vous jouerez de la ficelle avec les branches

Voici mon matériau de départ, une bouture régénérée un peu laissée pour compte. Elle a été mise en pot il y a 20 jours exactement, tout de suite après l'apparition des premières racines. Il reste encore quelques têtes dessus que je finirais de retirer par la suite.



Pour commencer je vais retirer parcimonieusement tout ce qui est trop proche du sol.
Le défi sur cette première étape est d'enlever le moins de feuillage et de branches possible, je vais donc me limiter au strict minimum.
Voilà une vue de ce qui me dérange sur cette bouture, sa base :

Une fois taillé.

Une vue aérienne da la bouture, qui montre à droite l'étendue de ma taille dans l'assiette.

L'écartélement... gniark, gniark, gniark...
La phase de préparation est finie. Comme vous l'avez vu cela se résume à très peu de choses.
Maintenant vient le moment de différencier les branches du tronc et des les amarrer au pot. Il n'y a pas vraiment de règle absolue, l'essential c'est d'éclater la masse végétale horizontalement en donnant de l'angle aux branches.
Cela aura pour effet de renforcer les branches mais surtout de révéler les bourgeons et les petites branches secondaires encore peu visibles qui sont proches de la partie inférieure du tronc.
Il faut écarteler le pied jusqu'à que plus aucun nouveau départ ne viennent de la partie centrale (si votre bouture est placé au centre du pot) mais pousse uniquement des branches déjà travaillées.
Attention, tous ces nouveaux départs ne sont pas à supprimer, on ne va d'ailleurs rien retirer de la plante pendant une longue période, sauf cas de force majeur ou de nettoyage dans le cas d'une bouture régénérée comme celle ci. Plus le feuillage sera dense et sain, plus la constitution du futur bonzaï sera rapide et efficace.
En partant de la base du tronc on remonte et on écarte gentiment la première bifurcation rencontrée. Voilà ce que cela donne dans le cas de ma bouture, je vais commencer à fixer ce qui figure à droite, le tronc lui continue et se constitue très nettement à gauche :

Je l'attache fermement au pot en donnant un maximum d'angle :

Ensuite, en remontant le tronc, je rencontre une autre branche que je montres en l'écartant à gauche de la 1ère photo , je fais de même en l'attachant dans une orientation différente de la première dans un souci d'équilibre.


Ensuite on continue en remontant ...

... jusqu'à dégager le tronc

Un fois le tronc dégagé, on le plie et on l'attache.

Voici la bouture prête à être boostée.

Il ne reste plus qu'à laisser sécher le substrat, pour que la plante soit légérement "sous arrosée" avant de commencer à tester son point de rupture en engraissage. Pour cette période, je donne un coup de pulvérisation par jour.
Je commences en premier lieu avec de l'AB H&G à raison de 1.5ml/L, couplé avec 1ml/L toujours en AB H&G en pulvérisation. Je n'augmentes jamais le pulvérisateur mais à l'arrosage une fois par semaine jusqu'à voir les premiers signes de brûlures.
A suivre dans une petite semaine .....

--------------------------------------------------------------------------------
Heu



La bouture est nettement plus vigoureuse que prévu... tant mieux ça accélérera le tuto vous allez me dire.
La voici la petite emmerdeuse.

Cette fois ci je vais lui souffler un peu plus dans les bronches car sinon elle va me donner un boulot dingue à la retendre tous les jours. On fait l'état des lieux pour voir l'étendue des dégats.

Elle s'est redressée, même au niveau du tronc sur l'attache et commence à prendre forme.
Le désavantage d'une bouture régénérée c'est son grand nombre de branche primaires et secondaires, ce qui est une charge de travail supplémentaire. Elles sont aussi plus fragiles qu'une bouture normale car les fibres sont encore très souples, comme un semis. Commencez avec des boutures "normales" pour une première fois.
L'avantage c'est justement cettte souplesse qui permet toutes ls excentricité mais aussi une densité très ludique, qui donnera un excellent rendement quand nous n'aurons que de l'entretien à faire dessus.
Maintenant on examine plus en détail et on se retrousse les manche il y a du boulot. On commence par la première branche en partant du bas.

Comme on peut le voir sur la photo ci haut, la branche s'est litérralement détachée de son lien et touche dangereusement le sol. Je vires donc le lien pour me dégager la vue.Je vous le répéte pour que cela devienne une sixième sens, on part de la base du bonzaï puis on remonte et on s'arréte à la premiere branche rencontrée et ainsi de suite.
De cette manière vous ne serez jamais bloqué par une branche oubliée qui aurait dut prendre un angle que vous avec déjà utilisé.
Cette méthode permet aussi, pendant toutes les étapes, de faire un travail soigneux et ordonné. N'hésitez pas à faire une pause (raisonnable, évitez de smoker une grosse white quoi
) entre deux branches si c'est nécessaire. Plus vous serez appliqués plus elle vous le rendra sur le long terme.


En y regardant de plus près, elle part en Y. Je vais mieux exploiter ce départ et considérer les deux branches dans mes liens.
Je commences par la première branche...

... puis je m'occupes de la seconde.

Ensuite je passes à la branche suivante qui elle aussi je vais retendre.


En remontant je découvres une pousse qui a pris beaucoup de vigeur...

...je vais lui donner un angle qui ne couvre pas la branche que je viens de faire en dessous.

Un petit arret sur image maintenant :

Bien que cet amas de fil et de branches ressemble fort à un chaos végétal, les plus observateur ont surement remarqué que je travaille dans le sens des aiguilles d'une montre. L'inverse est tout aussi bon, cela me permet de donner des angles qui ne sont pas pris au hasard et d'utiliser tout l'espace disponible pour avoir un diamètre de branche efficace (pas celui que l'on voit avec les feuilles, la canopée) optimisé.
Ensuite je continues toujours en remontant, je résumes la démo en donnant un exemple de gros départ qui peut poser souci aux débutants en terme de décision ...

... jusqu'à arriver au bout du tronc, que je recourbe selon mon angle de départ.


Et voilà notre peste matée pour un petit moment (enfin j'espère, sinon j'y vais à la chaine inox et au palan si elle continue


La suite dans ... heu... quelques jours... peut être... enfin j'espère

------------------------------------------------------------------------------------
7 jours après
Le bonzaï prend sa forme définitive avec un feuillage en bosquet.


Et maintenant sa première coupe Dessange, pour ce faire il faut se mettre en tête une taille moyenne de feuilles et couper toutes celles dépassant le standart. Pour les régénérèes, couper toutes les "mono pâles" et consors.
J'enlèves en suivant les liens.


Une vue sur l'étendue de la taille.

A partir de ce stade vous pouvez directement passer à l'étape de miniaturisation. Personnellement je préfères travailler encore un peu les troncs et profiter de la taille pour booster encore un peu ls derniers bourgeons en retard. Donc je remet en place un écartélement, suivant le même mode opératoire que plus haut.


Maintenant, pour rigidifier un peu le tronc et certaines branches que j'estime trop souples, je scarifie l'écorce pour la boiser avec les cicatrices, ce qui m'assurera une meilleure tenue naturelle sans liens par la suite.





Maintenant, je vais particulièrement surveiller le développement des branches et du tronc au détriment du feuillage et veiller à ce que les branches secondaires en retard regagnent du terrain. Pour ce faire, je vais pincer toutes les plus vigoureuses chaque jour.
A suivre....
------------------------------------------------------------------------------------
5 jours plus tard...
Le bonzaï ne change maintenant plus d'architecture et pousse de manière prévisible. Il est tend pour la bouture de voir son substrat miniaturisé et ses liens défaits pour un petit moment.
Faute de temps je n'ai pas pu gaver le clone comme je l'avais prévu, je me suis arrété au 2ml/L AB + 1ml/L AB en pulvérisation.



Maintenant une vue sur des premiers effets de la scarification sur le tronc et certaines branches.


Par le boisement qui se crée autour des cicatrices, les branches peuvent donc être rigidifées dans une forme artificielle. Inciser le tronc dans le sens des fibres permet à ce dernier de grossir "en boule" tout au long de la vie du bonzaï.
Je commences par dépoter le plant et préparer un récipient rempli à moitié d'eau du robinet.
Motte de coco...


Ensuite je plonges cette motte dans mon récipient et je retires un maximum de substrat de la motte patiemment, en faisant très attention au racines pour dégager le plant au maximum.
Il faut en laisser un maximum dans le récipient.

Une fois dégagé, je le met de coté après avoir "essoré" les racines et son jiffy7. Je le fais en pressant doucement dans mes mains, faut y aller mon fort que pour des locks mais dans le même principe.

Ensuite il me faut préparer le pot. J'utilises un cul de bouteille de 2L carré, c'est facile à trouver et offre une surface parfaite. Vous pouvez toujours utiliser de vrais pots pour bonsaï mais éviter les formes en trapéze et privilégiez les formes "en bloc".
En premier je verses 300ml d'eau dans la bouteille pour avoir un point de repère puis je fais une trace en multipliant la hauteur par deux. Je coupes la bouteille à la seconde marque (videz l'eau avant


Ensuite je renverses le futurpot et je perces au cutter des trous d'évacuation aux endroits indiqués.

Ensuite vient un débat délicat... le type du substrat.
Si vous utilisez du terreau, achetez en un d'excellente qualité pour bonsaï, évitez le Fertiligène qui tient mal dans la durée et contient généralement de la perlite et/ou de la vermiculite.
Si vous n'avez pas le choix du terreau tamisez en finement 1 fois et demi la contenance du futur pot.
Pour mes bonzaï j'utilises le coco pour cet emploi. Je vous conseilles fortement ce substrat.
Je vais en premier remplir jusqu'un peu au dessus de la première marque des 300ml de coco puis tasser la coco.
Terreau : Remplir un peu au dessous de la première marque et tasser modérément, comme un rempotage de clone.


Quand cette première couche est uniformément posée, on met en place son plant en posant la traine de racines en spirale. On fait en sorte que le tronc, dans le positionnement final de la plante, soit au plus proche d'une des parois du pot. Si vous le placez au centre, il risque rapidement (1 mois) d'étouffer lui même ses propres racines en laissant "vide" le centre du pot.

Je positionnes en suite fermement le tronc au plus proche d'une des parois.

Je remplis ensuite à ras bord de coco...
Terreau : être plus modéré en terme de quantité. Faites du "vrai" ras bord.

Puis je tasses cette seconde couche de substrat sur les racines et le tronc.

Pour finir on surface une troisième couche modérément tassée.
Photo à coté de son ancien pot de 2L.

Maintenant il faut palier au défaut inhérent au cul de bouteille d'eau inérale : la transparence. Le plus simple étant du scotch opaque... mais je vous montrer la méthode roots avec des matérieux qu'on forcément sous la main.
Je découpes un morceau dans un sac plastique noir .

Puis je découpes dedans une bande de la même hauteur que le pot pour coller ce "ruban" dessus.

Ensuite je fait chauffer le plastique en l'écrasant avec le cul du briquet quand il est bien chauffé. Attention à vos doigts : le plastique liquéfié par la chaleur ça brûle pas mal...

Et voilà !


Ensuite on va lui faire un premier arrosage en remplissant avec un peu d'eau du robinet un récipient. On va ensuite simplement poser le bonzaï dedans jusqu'à temps que la surface sous humide. (ça va très vite avec du coco, moins d'une minute...)


Il ne reste plus qu'à placer la plante sous 18/6 et s'en occuper comme les autres. Une seule chose va différer, c'est son engraissage. Préparez une bouteille dédiée au bonzaï dans une concentration que tous supportent sans cramer. Arroser tout le monde avec la même... le must reste la goutte à goutte.
ça fait tout de suite naine

