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Effets génétiques et effets sur la reproduction et la grossesse
Une augmentation du taux d’anomalies chromosomiques, principalement des fractures et des translocations chromosomiques, a été observée chez les fumeurs de marijuana[135]. Les transformations au niveau cellulaire étaient réversibles lors des essais cliniques[136]. L’importance clinique de ces observations est controversée, en raison notamment du fait que des transformations analogues peuvent survenir chez des personnes consommant tous les jours des médicaments vendus sur ordonnance[137], [138]. L’étude de 1997 de l’Organisation mondiale de la santé sur le cannabis indique que les effets sur la concentration de testostérone, d’œstrogène et de prolactine dans le plasma observés lors d’expériences animales n’avaient pas été reproduits de façon non équivoque lors d’essais cliniques faisant appel à des sujets humains. Chez les femmes, le cannabis entraînait une baisse du taux d’hormone folliculo-stimulante (FSH) et d’hormone lutéinisante (LH) et pouvait agir sur le cycle menstruel, même si ces effets sont de toute évidence réversibles et disparaissent après l’interruption de la drogue[139], [140].
Grossesse
La bonne solubilité lipidique des cannabinoïdes leur permet de traverser facilement la barrière placentaire, et ils peuvent se retrouver chez le fœtus quelques minutes après la consommation. Des expériences animales portant sur les effets de la consommation de cannabis pendant la grossesse ont donné des résultats variables. Une étude d’envergure portant sur 12 000 femmes, dont 11 pour 100 consommaient de la marijuana, a mis en évidence une diminution des périodes de gestation, un allongement de la période d’accouchement, un faible poids de naissance et un taux plus élevé de malformations[141], [142]. L’incidence du cannabis sur le poids de naissance est cependant modeste par rapport aux effets de l’inhalation de fumée de cigarette pendant la grossesse. En plus de ces aspects physiques, on ne peut exclure la possibilité que le cannabis agisse sur le comportement et les fonctions cognitives (p. ex., capacité d’apprentissage) de l’enfant. En conséquence, l’usage de cannabis pendant la grossesse devrait être restreint de façon aussi systématique que la consommation d’alcool et de tabac[143], [144].
L’étude de 1999 du Bureau du contrôle des drogues et de la prévention du crime (BCDPC) des Nations Unies sur les effets du cannabis sur la santé conclut que les constatations des études épidémiologiques sur l’effet du cannabis sur le développement humain sont variables pour un certain nombre de raisons. En premier lieu, comme les effets nuisibles sur la reproduction et la consommation importante de cannabis pendant la grossesse sont deux phénomènes relativement rares, de gros échantillons sont nécessaires pour déceler les effets nocifs sur le développement fœtal, et un grand nombre des études réalisées n’avaient pas suffisamment d’envergure.
De plus, la stigmatisation associée aux drogues illicites, plus particulièrement pendant la grossesse, peut nuire à l’honnêteté des déclarations et compliquer le problème habituel lié au fait qu’on ne tente généralement pas de déterminer à quel stade de la grossesse les femmes sont interrogées sur leur consommation de drogues, soit au début de la grossesse, vers la fin ou même après la naissance[145]. Si une proportion importante des utilisateurs de cannabis sont classés à tort comme des non-utilisateurs, le lien entre la consommation de cannabis et les effets indésirables seront atténués, et il faudra avoir recours à des échantillons encore plus importants pour permettre leur détection[146].
Troisièmement, même avec de gros échantillons, des difficultés surgissent dans l’interprétation des associations observées entre les issues défavorables de la grossesse et la consommation de cannabis, étant donné que les utilisatrices de cannabis sont plus nombreuses à consommer du tabac, de l’alcool ou d’autres drogues illicites pendant leur grossesse. Il y a également d’autres différences par rapport aux non-utilisatrices (p. ex., classe sociale, scolarité, alimentation) qui contribuent à accroître le risque d’issue défavorable de la grossesse[147]. Malgré ces difficultés, les résultats sont raisonnablement constants et indiquent que la consommation de cannabis pendant la grossesse est associée à une réduction du poids[148] et de la taille à la naissance. Cette association a été observée dans les meilleures études contrôlées et a persisté après contrôle statistique des variables confusionnelles possibles[149]. L’effet est cependant restreint et ne peut être attribué de façon non équivoque au cannabis plutôt qu’à la consommation d’alcool ou de tabac pendant la grossesse.
Les constatations ayant trait aux rapports entre le cannabis et les anomalies congénitales sont encore plus discutables. Quatre études n’ont indiqué aucune augmentation du taux d’anomalies congénitales majeures chez les enfants dont la mère consommait du cannabis[150], [151], [152], [153]. Une étude a mis en évidence un risque cinq fois plus élevé d’apparition chez les enfants de caractéristiques apparentées à celles du syndrome d’alcoolisme fœtal lorsque la mère avait déclaré consommer du cannabis[154], mais l’étude n’a pu démontrer aucun rapport entre la consommation autodéclarée d’alcool et les caractéristiques du syndrome d’alcoolisme fœtal. Ce phénomène est doublement surprenant en raison de l’existence d’autres données sur les effets nocifs de l’alcool et du fait que les données épidémiologiques indiquent que la consommation de cannabis et la consommation d’alcool sont associées[155]. C’est l’étude de Zuckerman et al. qui illustre le mieux l’incapacité d’établir l’existence d’un risque accru de malformations congénitales chez les femmes ayant consommé du cannabis pendant la grossesse. Elle portait sur un vaste échantillon de femmes dont la consommation importante de cannabis a été vérifiée par analyse d’urine. On a observé un faible taux d’anomalies congénitales parmi les utilisatrices de cannabis, et rien n’indiquait une augmentation par rapport aux sujets témoins. Mais compte tenu de l’incertitude, il ne serait pas judicieux d’exclure la possibilité que le cannabis cause des anomalies congénitales tant que des études d’envergure mieux contrôlées n’auront pas été réalisées.
De façon générale, on ne sait pas encore avec certitude si l’habitude de fumer du cannabis pendant la grossesse provoque ou non une faible augmentation du risque d’anomalies congénitales. Il y a certaines preuves de ces effets chez les animaux, même si les études faisaient généralement appel à des doses très élevées administrées par voie orale. Les rares études menées chez les êtres humains ont généralement, mais pas toujours, produit des résultats nuls[156], [157]. Des données donnent à penser que les nourrissons ayant été exposés in utero au cannabis peuvent éprouver des effets transitoires au plan du comportement et du développement pendant les quelques mois suivant la naissance[158], [159]. Trois études indiquent un risque accru de certaines formes de cancer infantile (leucémie, rhabdosarcome et astrocytome) chez des enfants dont la mère avait déclaré avoir consommé du cannabis pendant sa grossesse[160]. Aucune de ces études ne visait expressément à examiner le lien éventuel entre ces cancers et la consommation de cannabis qui, dans chaque cas, était l’une des nombreuses variables confusionnelles possibles mesurées. La répétition de ces études serait en effet souhaitable.
Des dizaines d’études ont comparé des nouveau-nés dont la mère avait consommé du cannabis pendant la grossesse à ceux de femmes abstinentes. Elles ont porté sur les différences de poids à la naissance, la taille à la naissance, la circonférence de la tête, la circonférence de la poitrine, l’âge gestationnel, le développement neurologique et les anomalies physiques. La majorité de ces études n’ont pu établir aucune différence entre les bébés exposés au cannabis pendant la période prénatale et ceux n’ayant pas subi d’exposition[161].
En examinant des enfants plus vieux en vue de déceler les effets d’une exposition prénatale au cannabis, une étude chez des enfants de un an n’a établi aucune différence entre les bébés exposés ou non au cannabis pour diverses mesures : santé, tempérament, personnalité, habitudes de sommeil, habitudes alimentaires, capacités psychomotrices, développement physique et fonctions mentales[162]. Lors de deux études, l’une sur des enfants de trois ans[163] et l’autre sur des enfants de quatre ans[164], l’exposition prénatale au cannabis n’a eu aucun effet sur les notes globales au test de quotient intellectuel.
Depuis 1978, le psychologue Peter Fried et ses collègues ont recueilli des données longitudinales sur l’exposition prénatale au cannabis, dans le cadre de l’Ottawa Prenatal Prospective Study (OPPS). Au cours des années, les chercheurs ont administré des centaines de tests au même groupe d’enfants, évaluant ainsi leur développement physique, leurs capacités psychomotrices, leur adaptation affective et psychologique, leurs fonctions cognitives, leurs capacités intellectuelles et leur comportement. Dans toutes les études de l’OPPS et pour tous les tests administrés, les chercheurs n’ont constaté que très peu de différences entre les enfants exposés et non exposés au cannabis[165]. John P. Morgan et Lynn Zimmer, dans leur ouvrage intitulé « Marijuana Myths, Marijuana Facts : A review of the scientific evidence », indiquent que malgré les remarquables similitudes entre les enfants ayant pour mère une utilisatrice ou une non-utilisatrice de cannabis, les chercheurs de l’OPPS soulignent constamment dans leurs rapports les constatations négatives occasionnelles. Fried estime que ces constatations sous-estiment le caractère nocif des expositions prénatales au cannabis et fait observer que « des mesures plus sensibles sont nécessaires ». D’autres rapports indiquant des conséquences néfastes, fondés sur l’échantillon de l’OPPS, qui comprend aujourd’hui moins de 30 enfants exposés au cannabis, pourraient quand même être publiés malgré le fait que, selon Fried, les conséquences d’une exposition prénatale à la drogue diminuent généralement au fur et à mesure que l’enfant vieillit[166].
Selon Fried, l’exposition prénatale à la drogue entraîne une variation de 8 pour 100 ou moins dans la note obtenue par l’enfant lors des tests cognitifs et de développement, et cette estimation s’applique à l’alcool, au tabac et au cannabis réunis[167]. Dans la grande majorité des études, le cannabis jouait un rôle moindre que l’alcool ou le tabac[168]. De plus, les constatations diffèrent d’une étude à l’autre et ne font ressortir aucune relation cohérente entre un effet nuisible pour le fœtus et le moment de l’exposition ou le degré d’exposition au cannabis.
Suite:
http://www.foreverlovingjah.cannaweb.ch ... age&pid=33
Source:
http://www.parl.gc.ca/37/1/parlbus/comm ... .htm#_ftn2