Hello les potos qui aiment se la tremper
La macération au butane compte de plus en plus d’adeptes car relativement facile à mettre en œuvre. Elle offre un bon rendement et une bonne qualité d’extraction. Je pense qu’il devient utile de faire un sujet dédié à ce mode d'extraction du BHO (extraction d'huile de cannabis au gaz butane).
Il y a 2 méthodes d’extractions BHO possibles (l’extraction via un tube ou la macération) et 10000 façons de les réaliser complétement. Je m’intéresse au sujet depuis un petit peu de temps et au fil de mes macérations, j'ai tenté (par amusement et par quête de perfectionnement) de faire évoluer ma méthode et ce grâce en grande partie au partage d’expériences des membres de ce forum. Cette dernière extraction en date est le fruit de ce recoupement d’informations et a pour objectif de clarifier le propos pour ceux qui débutent et être un topic de discussion et de partage, de rectifications si nécessaire ( je ne travaille pas dans un labo) pour ceux qui s’adonnent à ce genre de cuisine.
Postulat de départ : je ne fais de l'huile qu'avec ce que je ne peux pas consommer de manière normale ( vieilles têtes, manucure, fond de pots...) bien sur quand on est blindé on peut faire mumuse...mais on n'est jamais trop blindé et vous pourriez un jour regretter d'avoir sacrifier des têtes pour faire de l'huile. De plus on ne fait pas d'huile pour son gout incomparable mais pour valoriser ses déchets de weed et en faire un produit consommable efficace. Ceci dit n’exagérons rien car à ce niveau de purification l'huile est très agréable a consommer.
Voici donc comment j’ai procédé :
1) La matière première : 15 min
- 50% de vieilles têtes +50% de manucure petit feuille (total de 15-20g de matière en ce qui me concerne et dans ce cas précis).
- Un hachoir électrique.
On hache menu le matériel végétal à l’aide d’un hachoir électrique et on le met dans un pot en verre d’un litre si passage par la carboglace, sinon on le mets dans le contenant de macération (voir partie macération).
Crédit photo : Drasik
Aparté : Pour le choix de la manucure ou des vieilles têtes, je dirais que si on a le choix il vaut mieux préférer les déchets de plants qu’on apprécie. Perso, j’ai toujours préféré les huiles fates avec les manucures ou les suckers de mes meilleures plantes.
2) La carboglace : 1h15
- Des gants car -70° ( temp de la glace carbonique) ça colle aux doigts.
- Un extincteur Co2 (récup) avec tromblon (impératif car dangereux sinon)
- Un vieux tee-shirt
- Un pot de conserve en verre de 1 litre
J’ai fabriqué ma carboglace avec un extincteur co2 auquel j’ai ficeler un vieux tee shirt dont j’avais pris soin de nouer les extrémités. 2 poussés sur la poignée de l’extincteur d’une durée de 3 secondes et le tour et joué, me voilà avec de la jolie carbo prête à être utiliser. Daddy si tu nous r’gardes
J’ai ensuite procédé selon le tuto d’exo-plank ( viewtopic.php?f=16&t=63163 ) mais dans un pot en verre de conserve de 1L où j’ai mis la matière et la carbo (ne pas tout mettre d’un coup pour éviter une trop forte dépression) en quantité égale. La carbo a tendance à faire voler les trichomes et si on met trop, donc prudence. J’ai fermé le pot suffisamment pour limiter les envols mais pas trop de façon à laisser le co2 s’échapper un juste milieu a trouver vu qu’en plus il faut secouer le bocal) puis j’ai attendu que ça fonde (durée 1h environ oui ca fond pas très vite la carbo…).
Merci Exo pour les photos
A noter : malgré un hachage très fin initial, la matière a réduit d’un tiers après le passage à la carbo= moins de gaz à utiliser pour la macération)
3) La macération (préparation + macération = 10 min + 25 min)
- Un ballon à fond plat et à col large en pyrex de 500 ml
- 300 ml de butane de « near 0 impurities »
- Un pinceau
- Un seau à glace métallique (récup)
- Un tuyau en cuivre de 4 ou 5 mm (pour injecter le gaz dans le ballon). Recup aussi
- Des glaçons.
- Des gants (oui le butane c’est froid aussi)
La carboglace ayant bien désolidarisé les trichomes de la partie végétale, j’ai dû utiliser un pinceau et un entonnoir pour transférer la matière du pot de la carbo vers le ballon de macération.
Le tuyau en cuivre : j’ai utilisé un des gros embouts fournis avec la bouteille de gaz pour faire la liaison bouteille de gaz/tube en cuivre (il faut une bonne étanchéité, comme si vous remplissiez un briquet … il faut que ça se fasse sans peine donc testez avant à la verticale).
Je prépare également des glaçons dans un bol pour qu’ils soient rapidement utilisables (1 poche et demi environ) et utilisé mon reste de carboglace que j’avais mis dans le seau à glace.
L’injection du gaz (uniquement en extérieur dans un lieu aéré et on évite l’électricité statique) :
On met le tuyau dans le ballon, on prend un torchon épais mais poreux pour boucher l’entrée du ballon autour du tuyau (sans ca gare aux projections de verdure) et on injecte une bouteille de 300 ml (dans mon cas, plus le cas échéant) dans le ballon de sorte que la weed soit recouverte d’environ 1 cm par le butane. Je place ensuite le ballon au fond du seau à glace sans perdre de temps et je dispose les glaçons autour …, je pose ensuite le torchon sur le goulot du ballon pour limiter l’évaporation sans la bloquer.
La macération est lancée.
Durée de la macération : 25 min pendant laquelle je remue régulièrement le ballon. Avec les températures extérieures en hiver, il y a peu d’évaporation de gaz pendant ces 25 minutes, lorsque la température extérieure monte il est plus délicat de fonctionner en contenant ouvert, le butane s’évaporant à 0°. La glace dans le seau permet de garder le butane à l’état liquide.
4) Pour la partie filtration + rinçage du ballon (toujours en extérieur et dans un lieu ventilé) : 15 min
- Un morceau de tamis de 80 microns
- ½ bouteille de gaz
- Un élastique
- Un plat en pyrex rempli d’eau froide
Une fois la macération terminée. J’attache la toile de 80 microns au goulot du ballon avec un élastique (bien vérifier que le tamis est étanche pour par retrouver de matière végétale dans l’huile) et je verse la macération dans le plat en pyrex rempli d’eau.
Aparté : Jusque-là j’utilisais un ballon à col étroit mais je l’ai cassé sur les préparatifs de cette fabrication ( tsqtftq tu poses ton bocal de weed sur le col de ton ballon…cling ) un mal pour un bien car le col large ( que j’avais en stock) est vraiment plus pratique… plus facile à garnir et plus facile à vider.
Je laisse ensuite la réaction se faire et en attendant je refais une passe rapide pour rincer le ballon et le restant de weed en réinjectant une demi bouteille de gaz (2-3 min environ), je replace le tamis sur le goulot et je verse la passe de rinçage dans le plat d’eau.
Aparté : je ne sais pas si c’est le double effet carboglace mais sur ce coup le rinçage du ballon a été quasi parfait, ce qui n’est pas toujours le cas.
Je jette ensuite la weed et rince le ballon à l’eau chaude et produit vaisselle et acétone si besoin.
Récupération de l’huile (10 min)
- Un plat en pyrex rempli d’eau froide
- Une lame de rasoir
- Un pic en métal ( à crustacés c’est plutôt pas mal).
- Du sopalin
- Une assiette passant au four
Je laisse le butane s’évaporer dans le plat en pyrex environ 10 minutes et perçant çà et là les grosses bulles qui restent prisonnières. Je récupère ensuite (délicatement) l’huile qui flotte sur l’eau avec le pic à crustacé je le transfère dans l’assiette en limitant l’excès d’eau en tamponnant légèrement avec du sopalin. Je récupère ensuite l’huile sur les bords du plat en pyrex avec la lame de rasoir. Avec cette méthode je ne perds pas un pet d’huile, à la fin de l’opération le plat en pyrex est nickel.
http://www.youtube.com/watch?v=VbTGZ-GoqRk ( je récupère a peu près comme corsair sur cette vidéo à partir de 2mn25s)
5) Partie purification (minimum 1h)
C’est une des parties à ne pas négliger car à ce stade votre huile est remplie de butane.
J’ai un peu fait différemment cette fois ci puisque j’ai fonctionné au bain marie. J’ai donc placé l’assiette ou j’ai récupéré l’huile dans un autre contenant rempli d’eau, le tout au four à 50° (le bain marie devait être autour de 35°)
Il faut ensuite remuer l’huile très régulièrement sur la durée de chauffe pour libérer le butane encore présent.
Sur celle-ci j’ai fait qu’une heure par manque de temps et ça n’a pas été suffisant. D’habitude sans bain marie mon huile chauffe un peu plus mais au bout d’une heure j’ai une huile grandement purifiée …moralité mois vous chauffez, plus vous devez touiller.
Petit test pour savoir si votre huile est relativement pure : chauffer l’huile sur le pic et si elle crépite ou fume noir, continuer de touiller sans oublier de nettoyer le pic après l’opération
A ce stade j’ai 2 g d’huile.
Aparté : Je pense que je procéderais différemment la prochaine fois sur ce point : 15 min à 50° avec touillage intensif a la Stalker puis montée à 90° pour le premier palier de la décarboxylation (voir plus bas) puis 2eme palier soit 30min à 135°, le tout en remuant quelques fois.
6) Le repos (48h)
Il est conseillé de laisser reposer son huile au moins 48h et + pour qu’elle se bonifie et que les dernières traces de solvants encore présentes puissent disparaitre. Ceci dit elle est consommable mais moins puissante.
Variante :
Dans mon cas, je l’ai laissée reposée une 8h puis j’ai tenté une décarboxylation (transformation du THCa en THC) : Le THCa ayant plutôt des effets d’ordres médicaux alors que son homologue à des effets psychotropes.
( source : viewtopic.php?f=32&t=64426&start=90#p1374792 ).« On peut en plus le décarboxyler pour le rendre nettement plus psychotrope, mais ça commence à devenir très hard comme produit. 90°C pendant 15 min puis 135°C pendant 30 min. »
Ca fait quoi au juste de decarbolyser : Je l’avais déjà tentée et j’avais trouvé le produit final meilleur, j’ai donc récidivé...
En plus de la transformation du THCa , je préfère décarboxyler pour être sûr de consommer un produit relativement sain, car je sais par expérience et comme expliqué plus haut que c’est assez long de bien purifier son huile ( en macération tout du moins, l’extraction tube serait moins exigeante dans le domaine).
Après décarbo il me reste 1.6g mais je ne peux pas dire si réellement la chauffe m’a fait perdre 0.4g. L’huile étant devenu très pâteuse et beaucoup plus collante ( goudron style), j’ai eu un peu de perte due aux manipulations.
Finie la couleur verdâtre qui fait si jolie sur les cartes postales urugayennes… la couleur ayant viré au noir, me voilà en Afghanistan. Plus l’huile est chauffée plus elle aura tendance à foncer mais je pense que sans cloche à vide (wax) il ne nous est pas possible, à nos niveaux et avec ce solvant, de sortir un produit propre sans chauffer un tant soit peu.
Dans le doute et comme je n’ai pas trouvé (bien au contraire) que la decarbo ait eu un effet négatif sur mon huile, je pense dorénavant la pratiquer systématiquement.
Après une decarbo, je préfère laisser reposer au moins 24h de plus, je trouve que l’huile se bonifie vraiment.
Je kiffe ca claque fort j’aurais dû me garder un peu d’oilo non décarbo pour être certain que ce n’est pas uniquement le vieillissement qui renforce sa puissance (à tester).
7) Le poussage du vice : la recristallisation (1h de manipulation, 24h d’évaporation)
Pour soutenir le poto Trunk et comme je n’étais plus qu’à une étape du bouclage de la boucle, me suis lancé dans une tentative de recristallisation : Il s’agit de dissoudre son huile dans de l’alcool pur ou assimilé pour la purifier complètement...Une fois l’huile dissoute dans l’alcool, on filtre la solution avec une toile fine (50 microns selon exo, 80 selon moi j’avais que ça ) et on laisse évaporer le solvant à l’air libre pour récupérer ensuite un produit quasi exempt d’impuretés. (Voir phase 6 du tuto d’exo-plank sur l'extraction de grande pureté).
J’ai donc dilué une partie de mon bho décarbo dans de l’alcool isopropylique de qualité, puis j’ai filtré l’ensemble et laissé le solvant s’évaporer 24h :
La solution filtrée une fois l'alcool évaporé.
La solution filtrée au microscope
J’ai ensuite récupérer à l’aide d’une lame de rasoir le contenu purifié et nettoyé le contenant dans un fond de rhum 170 (70°) pour pouvoir le boire
Le résultat :
Un produit bcp plus luisant et très collant a température ambiante
Le comparo avec l'huile uniquement décarbo :
En haut l'huile recristallisée , en bas l'huile décarboxylée
Au microscope :
la decarboxylée
La recristallisée
Pour la route, la recristallisée reposée
Test report (très subjectif bien sûr mais assez juste en ce qui concerne mes ressentis) :
- Bho non decarbo sans repos : 6/10
- Bho decarbo sans repos : 7/10
- Bho decarbo avec repos : 8/10
- Bho decarbo recristallisé : 9/10
- Bho decarbo recristallisé et redissolu dans un alcool consommable : 10/10
juste un demi sucre trempé 1sec, ça monte vite, bien et relativement longtemps, t'entends DDLT
J’espère ne pas avoir trop dit de bêtises et que cette synthèse vous sera utile si le sujet vous intéresse
Bon BHO
The end
NB : N’ayant fait que peu de photos de la macération a proprement parlé, j’ai glané sur le forum des images pour illustrer mes propos, je remercie les auteurs pour leur sollicitude passée, et à venir
Vibes'
Sujets liés ( à compléter) :
BHO - purger par le vide. Quelle pompe/vide choisir ? : viewtopic.php?f=2&t=65643
le BHO plutot axé sur l'extraction Tube : viewtopic.php?f=2&t=60818
Vos photos de hash : viewtopic.php?f=24&t=29879
[HUILE] Extraction de grande pureté : viewtopic.php?f=16&t=63163
Vos extractions BHO : viewtopic.php?f=24&t=65639